Lost Legacy est un spin-off (un dérivé) de Love Letter dont il reprend les mécanismes. Les habitués de ce jeu ne seront donc pas surpris. N’étant pas sorti en français, on peut le trouver sous deux versions : japonaise et américaine.
J’ai commencé avec la version japonaise, puis j’ai fini par acheter l’américaine pour comparer.
Le jeu
Contrairement à Love Letter, Lost Legacy se décline en plusieurs sets de cartes, chaque set explorant une facette différente du jeu. Ils sont composés de 16 cartes numérotées de 1 à X.
Les joueurs reçoivent une carte. Une autre carte est posée au milieu de la table et constitue les ruines.
Une partie se décompose en deux phases :
1. Le joueur actif pioche une carte du deck. Il doit se défausser de l’une de ses deux cartes face visible devant lui et en appliquer les effets. Le plus souvent, il s’agit de voir ou d’échanger une carte avec un adversaire/les ruines. On passe ensuite au joueur suivant jusqu’à ce qu’il ne reste plus de carte dans la pioche.
2. A ce moment débute la seconde phase : l’investigation. Les joueurs sont appelés suivant le numéro qui figure sur la carte qu’ils ont en main. Plus il est faible, plus vite ils pourront participer. A leur tour, ils doivent trouver la carte du « Lost Legacy » et peuvent choisir de regarder une carte dans les ruines ou dans la main d’un autre joueur. Celui qui trouve gagne la partie.
Six sets sont sortis en japonais, mais je n’en possède que quatre. Le vaisseau spatial joue sur la vision de cartes et l’élimination des joueurs. Dans Le jardin suspendu, on utilise beaucoup les ruines ; dans L’orbe de la séduction, certaines cartes ont des effets différents si plusieurs X sont en jeu ; dans Le graal éternel, des cartes peuvent être joués face cachés sous certaines conditions. Le jeu se renouvelle donc bien, d’autant plus qu’une boîte japonaise contient deux sets (le premier est considéré comme le jeu de base et le second comme une extension).
Il est également possible d’en combiner plusieurs pour créer des decks personnalisés.
Comparaison des versions
Les boîtes
Le détail le plus flagrant entre la version japonaise et la version américaine est la composition des packs. Comme je l’ai dit un peu plus haut, une boîte japonaise contient deux sets. La règle donne des conseils si on veut les mixer et conseille même de les ajouter l’un à l’autre pour jouer à plus de quatre joueurs.
Dans la version américaine, une boîte correspond à un seul set, ce qui donne un peu l’impression de se faire avoir. AEG garde tout de même une certaine cohérence avec Love Letter, puisqu’il propose Lost Legacy dans de très beaux sacs en tissus. Personnellement, j’adore ! Comme pour son grand frère, c’est un tissus classe avec le nom du jeu brodé dessus.
Le rangement et le transport est plus agréable dans la version américaine grâce à ce sac. On peut mettre des protèges cartes sans faire une croix sur la boîte, ce qui n’est pas le cas de la version japonaise. Pour l’avoir essayé, vous arrivez au mieux à coincer vos cartes au fond et vous galérez ensuite à les récupérer.
A noter que la boîte américaine contient aussi des cubes en bois pour compter les manches et des aides de jeux assez inutiles qui résument les différentes phases.
Les cartes
Le style graphique est complètement différent d’une version à l’autre (c’était déjà le cas dans Love Letter). On aime ou on n’aime pas, ça dépend de chacun. Les deux me vont, même si je pense que le syle « classique » plaira plus dans mon entourage.
Les cartes de la version japonaise sont en anglais et en japonais, ce qui réduit leur lisibilité. C’est pratique quand on a rien d’autre, mais le texte anglais est vraiment trop petit. On a l’impression d’un trop plein d’informations. Au contraire, la version américaine est intégralement en anglais. Le rendu est plus sobre, la police plus grosse. On perd tout de même les couleurs de la version japonaise qui permettent de bien repérer dans quelle phase la carte prend effet.
Des points indiquent le nombre de cartes identiques. Comme pour le texte, on se retrouve face à quelque chose d’un peu trop petit pour la version japonaise.
Le set est représenté sous forme d’un petit dessin en bas de la carte dans les deux cas. La encore, ils sont plus lisibles dans la version américaine, du moins, dans les deux premiers sets.
Les pouvoirs
Les cartes du Vaisseau Spatial sont les mêmes dans les deux versions, ce qui n’est pas le cas du Jardin Suspendu.
Le Conteur, par exemple, fait mélanger les cartes des ruines dans la version japonaise et permet de donner plusieurs propositions lors de la phase d’investigation dans la version américaine. On se retrouve presque avec un set différent, qui donne plus d’importance à la face d’investigation et joue un peu moins sur les ruines. Je trouve ces changements plutôt sympathiques : quand quelqu’un commence à poser des cartes Conteur, on essaye de l’éliminer avant la fin. Ca rend le jeu est un peu plus dynamique.
Mon avis
Lost Legacy est un jeu que j’aime beaucoup. Sans remplacer Love Letter, il permet de renouveler le jeu et de varier les mécanismes. La version américaine permet de le sortir plus facilement grâce aux graphismes plus classiques et aux cartes moins chargés. Le jeu plait globalement bien, malgré une certaine quantité de lecture pendant les premières parties. Une fois Lost Legacy apprivoisé, les tours se font plus fluides et le jeu s’apprécie vraiment.
Comme pour Love Letter, il n’est pas passionnant à deux et prend toute sa saveur à trois/quatre joueurs.
Mon set préféré est celui du Graal éternel et ses cartes face cachées. Il permet une réflexion un peu plus poussée et joue un peu plus sur le bluff que les autres.