Du lundi 29 novembre au vendredi 11 décembre, Paris accueille la 21ème Conférence Internationale sur le Climat (COP21). Le but de cette conférence est de trouver des solutions pour tenter de limiter le réchauffement climatique.
C’est l’occasion de vous parler d’un petit jeu coopératif dont le but est de protéger l’équilibre des éléments : La Glace et le Ciel.
Le contexte
La Glace et le Ciel est un film documentaire de Luc Jacquet qui présente le parcours de Claude Lorius et de ses recherches en Antarctique. Claude Lorius s’est rendu compte que les bulles d’air emprisonnées dans la glace sont des échantillons du passé. Il a ainsi réalisé de grands travaux de forage et d’analyse, pour finalement découvrir le réchauffement climatique et ses dangers.
Comme avec Il était une Forêt, un jeu est sorti en parallèle du film. Il informe de manière ludique sur le réchauffement climatique et la nécessité d’équilibrer les forces.
L’éditeur Jeux Opla est spécialisé dans l’édition de jeux écologiques. Sa démarche va jusqu’à la conception du jeu qui se veut responsable. Il possède notamment un label « Jeu éco-conçu fabriqué en France ». Son site en dit un peu plus sur les lieux de production : St-Max pour les cartes, Romans pour les boîtes, Montpellier pour les livrets, etc.
La matériel
Le livret (partie 1)
Le livret de La Glace et le Ciel est découpé en deux parties. Les 10 premières pages expliquent la mise en place et les règles du jeu. Le but est d’équilibrer la biosphère pendant trois générations.
La zone de jeu est constituée d’un tableau de trois sur trois. A l’image d’Hanabi, les objectifs sont visibles uniquement des autres joueurs. La combinaison des deux cartes objectifs indique le nombre qui doit être atteint à tel endroit. Ainsi, « 4 » et « N » signifient qu’il faut faire 4 points sur la colonne Nord.
Chaque joueur possède aussi un certain nombre de cartes en main (qu’il peut voir !). A son tour, il doit poser l’une d’elles sur le terrain en suivant les règles des éléments (l’air sur la ligne air, la terre sur la ligne terre, l’eau sur la ligne eau). Aucune communication n’est permise si ce n’est lorsqu’un objectif est réalisé ou invalidé.
A la fin de la troisième génération, les joueurs obtiennent des points de victoire. Ils se calculent grâce aux objectifs atteints durant les trois manches multiplié par la valeur de Glace. Attention au CO₂ qui fait fondre la Glace !
Le livret (partie 2)
L’autre partie du livret est éducative : elle parle de la création du jeu et de son contexte. Les quatre sphère (atmosphère, lithosphère, hydrosphère et biosphère) ont chacune une page de description. L’homme et le réchauffement climatique sont aussi évoqués. Cette partie insiste notamment sur les conséquences d’un tel déséquilibre et appelle à la réflexion.
Les cartes
Contrairement à ce que je pensais en voyant la photo de la boîte, les cartes ne reprennent pas les images du film. Elles en sont même très éloignées, puisqu’il s’agit de dessins minimalistes aux couleurs assez vives.
La carte de Lorius me rappelle un peu les pompiers de 18, soldats du feu et semble provenir d’une photo sur laquelle on aurait mis un filtre.
Les cartes des éléments sont toutes différentes et très lisibles. Les symboles sont placés en haut à gauche et les numéros se répètent à en haut à droite. Pour avoir un père gaucher qui tient ses cartes « dans le mauvais sens », c’est une très bonne chose.
Comme souvent, la boîte est un peu trop grande par rapport au matériel. Mais ça permet de mettre une belle photo en couverture, donc bon …
Le jeu
La difficulté de La Glace et le Ciel augmente avec le nombre de joueurs tandis que le contrôle du terrain diminue. Comme les cartes génération sont divisées entre les participants, chacun en reçoit 6 à deux. A trois, 4. A quatre, 3.
Elles sont disponibles en 1 exemplaire allant de 0 à 3. Et c’est ainsi pour tous les éléments. Par exemple, si je possède le 3 air en génération 1, personne d’autre ne l’aura sur cette manche. Il faut donc faire doublement attention pour ne pas bloquer quelqu’un.
Le CO₂ n’est présent qu’en très petite quantité à la première génération. Mais plus le temps passe, plus il est difficile de s’en débarrasser. Il en est de même pour les objectifs, plus facilement atteignables tant que la table n’est pas trop encombrée.
Les strates d’éléments se construisent au fur et à mesure et on a vraiment l’impression de créer quelque chose. A l’image de Lorius, on tente de reconstituer l’histoire de ce monde en fouillant dans son passé. La façon de compter les points est très cohérente : elle ressemble un peu à des relevés de données.
J’ai aussi beaucoup aimé la représentation de la fonte des glaces. Le gros glacier de la première carte diminue de plus en plus jusqu’à disparaitre presque entièrement.
Le tableau de score final du livret me rappelle un peu celui d’Hanabi. La différence vient du fait qu’il est possible de perdre à La Glace et le Ciel. Et la encore, plus le nombre de joueurs augmente, plus les scores risquent d’être bas ; et plus le nombre minimal de points semble difficile à atteindre.
D’habitude, ce genre de jeu qui mise beaucoup sur l’ambiance est plutôt réservé aux gros jeux de plateau comme Robinson Crusoé ou Horreur à Arkham. Mais la, en seulement 15 minutes et 66 cartes, les joueurs se retrouvent plongés dans le film. Un gros coup de cœur pour ma part !
Conclusion
La Glace et le Ciel est un petit jeu coopératif aux règles simples qui donne vraiment l’impression de participer à l’expédition de Lorius. Pas si facile d’équilibrer les éléments ! Attention tout de même : le jeu est très calculatoire et demande une certaine dose de réflexion.
Le message écologique du film se retrouve complètement dans le jeu, que ce soit par sa mécanique ou par la présence du livret. Le tout est appuyé par le travail d’édition responsable et le label « jeux éco-conçu fabriqué en France ».