Le Hobbit : Bilbo et l’or enchanté est un jeu pour 2 joueurs qui ne mise pas sur l’affrontement direct. Au contraire, il propose de vivre une aventure en quatre actes dans lesquels il faudra coopérer pour battre les ennemis.
Mais il ne peut y avoir qu’un seul gagnant !
Nous n’avons, pour le moment, joué qu’une seule partie de ce petit jeu. J’en suis ressorti avec un sentiment mitigé. Après un 1er acte un peu chaotique, nous avons fini par assimiler les règles et les particularités des cartes. Bilbo est bien plus profond qu’il le laisse entrevoir au premier abord et je pense qu’il se révèle plus intéressant après plusieurs parties.
Les règles
Bilbo et l’or enchanté change des jeux habituels pour 2 joueurs : ce n’est ni un coopératif ni un jeu d’affrontement direct. Les dangers que les joueurs vainquent leur donnent des points de victoires, le gagnant étant celui qui en a le plus.
Le plateau représente les adversaires de l’acte. Il faut battre ceux du bas avant de pouvoir affronter le boss. Chaque joueur possède le même deck de cartes.
Un tour de jeu se décompose en plusieurs parties :
Le joueur actif pose l’une de ses cartes et gagne le nombre de gemmes indiquées en haut. Si la condition du bas est valide, il applique son effet. Le plus souvent, il s’agit de gagner des gemmes supplémentaires si un ennemi est visible sur le plateau.
Le joueur fait ensuite des rencontres (oui, c’est dit comme ça dans les règles … et non, ce n’est pas un nouveau Horreur à Arkham). Les ennemis étant gentils, ils attendent patiemment que quelqu’un vienne les tuer. Ils possèdent tous une valeur en gemmes. Si le joueur actif a les gemmes correspondant à un adversaire, il le détruit et peut le placer devant lui. La carte est mise face cachée si elle n’a que des points de victoire et face visible si elle a une ou plusieurs gemmes dessinées en haut. Ces gemmes peuvent être utilisées une fois pendant la partie.
Attention ! Quand on peut tuer un ennemi, on doit obligatoirement le faire. Mais ce n’est valable que pour les gemmes « physiques » et non pas celles des cartes détruites. Les rencontres sont limitées à deux par tour.
Puis il pioche une carte pour en avoir de nouveau quatre en main.
Dit comme ça, le jeu peut paraitre un peu simpliste et très hasardeux. En réalité, le fait d’être obligé de jouer les gemmes si elles correspondent à une carte oblige à réfléchir et à calculer. Le pouvoir de Gandalf n’est donc pas forcément utilisé pour remporter une rencontre : il peut servir à « bloquer » une gemme rare comme la verte.
De même, on ne peut mélanger son deck avec sa défausse que si l’on joue l’aigle. Mais rien sur les cartes ne dit qu’on doit le faire quand on ne peut plus piocher.
Un thème inexistant
Le jeu n’est pas très immersif et le thème aurait pu être n’importe quoi. Ce n’est pas dérangeant, mais pour des joueurs comme moi qui aiment plonger dans un univers, ça peut être un peu décevant.
Les interactions entre les joueurs sont également limitées : seuls quelques dragons permettent d’obliger l’autre à se défausser d’une gemme.
En fait, le seul point qui rappelle que nous sommes dans le Hobbit est l’anneau unique. Le joueur qui détruit Gollum a deux choix : garder la carte et donner l’anneau à l’autre joueur ou donner la carte et garder l’anneau. Ça a une grande importance, puisque la perte de points de victoire et de gemme valent très largement les bonus offerts par l’anneau. Ce dernier permet de piocher deux gemmes supplémentaires quand on joue le personnage de Bilbo.
L’anneau étant tellement puissant, le joueur qui le possède ne pourra s’empêcher de murmurer « mon préciiiiiieux ! ».
Un livret ... dense
Notre plus grand ennemi pendant la première partie n’a pas été Smaug ou Bolg, mais … le livret de règle !
(Imaginez ici une musique effrayante)
A première vue, le livret est assez petit. Le problème, c’est que le texte l’est aussi. Très peu illustré, il se présente sous forme de pavés. Difficile de retrouver une information dans tout ce bazar et l’exemple à la fin m’en a plus appris que le reste des explications.
Il m’a notamment permis de savoir que le pouvoir de Gandalf peut être utilisé plusieurs fois. Merci l’exemple !
On a beau tenter de retenir, le cerveau décroche entre les textes et les N.B en italique. Ce qui est dommage, c’est que tout est expliqué et qu’une mise en page plus ergonomique aurait évité de nombreuses petites erreurs en cours de partie.
A côté de ça, on se retrouve parfois avec des explications inutiles. Par exemple, pourquoi avoir écrit « crâne » sous l’image du crâne ?
Un résumé qui ne nous apprend rien
Autre problème : la description à l’envers de la boîte. Elle est très vague et ne permet pas de savoir quel type de jeu on a en face de soi. Tout ce que l’on sait, c’est qu’il utilise des cartes, des gemmes, et qu’il a lieu dans l’univers du Hobbit.
Est-ce un coopératif ? Un jeu d’affrontement ? Quelqu’un joue les nains et quelqu’un d’autre les méchants ? A moins qu’il y ait un Hobbit et des nains ? Smaug est notre adversaire principal ?
Aucune idée.
Nous avons donc pris le jeu à l’aveuglette, puisque nous cherchions quelque chose pour jouer en couple. Mais ce manque d’information peut vraiment lui nuire et je pense que certains passent complètement à côté à cause de ça.
Des questions supplémentaires
Quelques étrangetés sont encore à relever, mais rien de bien grave :
- A quoi sert le plateau ? On aurait aussi bien pu placer les cartes sur la table.
- Pourquoi un sac aussi grand pour quelques gemmes ?
- Pourquoi tant de vide dans la boîte ?