J’ai découvert Mange moi si tu peux en import japonais. Très vite, il est devenu l’un de mes jeux de bluff préférés grâce à sa mécanique et à son univers. La version française vient de sortir chez Purple Brain et je n’ai pas pu m’empêcher de l’acheter pour comparer.
Le jeu
Mange moi si tu peux prend place dans le monde des contes. Comme dans la série Once Upon A Time, tous les personnages merveilleux vivent dans le même univers et se croisent régulièrement. Le jeu commence en début de soirée, alors que le Grand Méchant Loup est pris d’une petite faim. Naturellement, il se met en quête de nourriture et va directement se servir au supermarché chez l’habitant.
L’un des joueurs incarne le Loup tandis que les autres jouent les proies.
Le loup ne pouvant pas se dédoubler, il n’attaquera qu’une seule personne. Mais comment savoir chez qui il ira ?
Le jeu se déroule en deux phase :
- Dans la première, les joueurs (hors loup) choisissent secrètement si leur personnage passera une nuit tranquille ou tendra un piège.
- Dans la seconde, le loup décide qui il va manger. Si ce personnage dormait, le loup gagne des points et la victime en perd autant. Si ce personnage tendait un piège, c’est le contraire. Ensuite, les autres joueurs dévoilent leur choix et ne gagnent des points que si ils passaient une bonne nuit. Un piège ne fait rien : ni perte ni gain.
Mais comment calcule t’on les points ? Il s’agit du chiffre inscrit sur le personnage. Ainsi, un petit cochon est moins intéressant que le Chaperon Rouge et ne donnera qu’un point au loup.
Une fois ceci fait, le joueur qui a perdu des points pendant la manche récupère les cartes rôles et les redistribue comme il veut. Le jeu se termine dès que quelqu’un atteint 10 points.
Comparaison des versions
Les règles n’ont pas changé entre ces deux versions, la seule modification étant le nombre de joueurs. Dans la version française, il y’a une mise en place spéciale pour trois, tandis que la japonaise commence à quatre. C’est un détail, surtout que le jeu est plus intéressant avec un grand nombre de participants.
Les boîtes
Les deux boîtes n’ont pas la même taille ni le même poids.
Le jeu japonais est tout petit, mais aussi plutôt lourd à cause des jetons. Son grand avantage est de tenir facilement dans la poche ou dans un sac. On peut ainsi le transporter partout. Impossible de mettre la version française dans la poche, par contre ! Mais la boîte est très légère.
L’accent est mis sur l’immersion avec une très belle illustration sur le couvercle. On a l’impression d’ouvrir (difficilement la première fois) une malle magique.
L’intérieur de la boîte japonaise semble mieux optimisée que la française. Comme souvent, on se retrouve avec une bonne dose de vide. Ce n’est pas le pire, mais ce n’est pas non plus le meilleur exemple de rangement. Les maisons sont mises un peu n’importe comment tant qu’elles tiennes et les jetons se baladent joyeusement.
Par contre, il est impossible de mettre des protèges cartes dans la version japonaise. C’est tout à fait possible dans la française.
Les cartes
Contrairement à la version japonaise, la version française ne contient pas que des cartes. Elle différencie les rôles et les actions grâce aux petites maisons. J’aime beaucoup le principe de construire son village et de le faire vivre pendant la partie. Les choix se font au dos de chaque maisonnette. Attention à la discrétion !
Les cartes rôles de la version française. Les petits cochons ont tous un design différent. Ce sont ces cartes que l’on distribue aux joueurs à chaque manche. Les points sont écrits sur le haut du rideau.
Les cochons de la version japonaise et ceux de la version française. Le design est complètement différent, plus enfantin. L’élément du rideau a été gardé et chaque cochon a gagné une « personnalité ». Ils représentent plus fidèlement ceux des contes. Ah. Et ils ne font plus des galipettes.
Maman Cochon (à droite) a été remplacé par le Petit Chaperon et la Grand Mère.
Quand au Petit Chaperon japonais qui cueillait des champignons hallucinogènes, il s’est transformé en chevreaux.
Le choix de dormir ou de tendre un piège se fait à présent directement sur les maisons. C’est moins discret, mais l’usure ne permet plus de reconnaitre les cartes. Pour les enfants, c’est aussi sûrement plus amusant.
Les jetons
Bon, la, clairement, je préfère la version japonaise (à droite). C’est peut être une question de coût, mais les jetons cartons sont moins agréables à manipuler.
Vaut-il le coup ?
Oui !
(Quel suspens)
Malgré le design enfantin de Purple Brain, il ne faut pas croire que ce jeu est destiné uniquement aux enfants. C’est un pur jeu de bluff et de prise de prise de risque qu’il faut savoir doser judicieusement.
La question de l’acheter peut se poser quand on possède déjà des jeux comme Skull ou Perudo, mais il est différent. Contrairement à eux, tous les joueurs ne sont pas mis au même niveau : il y’a un prédateur et des proies. Chacun est actif à sa matière et la manche ne se termine pas avec le face à face entre le bourreau et la victime.
Qu’on soit désigné par le loup ou non, il faut faire un choix. On ne peut pas simplement attendre la résolution et il est tout à fait possible de gagner sans jamais n’avoir été pris pour cible.
Les points de chaque personnages ajoutent encore au stress. et il est plus difficile de rester discret quand on a choisi de dormir avec un personnage à trois points.
Le jeu s’explique et se comprend facilement. Pour le moment, nous n’avons eu aucun déçu. Je ne l’ai pas testé à trois joueurs puisque la version japonaise commence à quatre, mais je trouve qu’il devient vraiment intéressant à cinq ou six.
Reste à savoir avec lequel je vais jouer maintenant … hum. Pas facile ! Si la version japonaise est plus facilement transportable et a des jetons plus beaux, les graphismes et les maisonnettes de la version française attireront plus facilement les joueurs. Pour faire découvrir le jeu, il vaut mieux prendre la française sous peine d’avoir des remarques du style « mais c’est en japonais, je comprends rien ! » (alors qu’il n’y a que les noms …)