Wall Street, in money we trust est un jeu de combinaison dans lequel les joueurs incarnent de jeunes industriels. Avec 50 millions de dollars et quelques entreprises en poche, ils n’ont qu’un but : s’enrichir le plus vite possible.
Le projet
Publishroom est une maison d’auto-édition créée en 2010. Elle est spécialisée dans l’édition de livres papiers et numériques. Wall Street est leur premier jeu de société. Il s’agit d’un projet interne imaginé par Sabrina Grimaldi, la fondatrice de Publishroom.
Les règles ont été écrites par Adrien Georges.
Anaelle Alvarez Novoa et Claire Abrieux se sont occupées des textes des cartes.
Les graphismes et le design du jeu sont l’œuvre de Quentin Lathière et Nicolas Faucheron.
Le kickstarter
Wall Street, in money we trust est le premier jeu de société de Publishroom, mais ce n’est pas son premier financement participatif (il s’agit de son 9ème projet sur Ulule).
Les avantages du projet
Ce projet a plusieurs avantages par rapport aux autres kickstarter :
- Le jeu est entièrement en français (et seulement dans cette langue). Les frais de port sont inclus dans le prix des contreparties.
- Il est possible de jouer à WallStreet au Dernier Bar avant la fin du monde le 22 juin.
Les contreparties du kickstarter
Les contreparties sont, entre autre :
- Un soutien sans contrepartie pour 5€
- Une carte envoyée par email pour 10€
- Des goodies (Une affiche, des stickers, et un tote bag) pour 20€
- Le jeu pour 30€
- Les goodies et le jeu pour 50€
- Les goodies et deux exemplaires du jeu pour 60€
- Une invitation à la soirée de lancement et le jeu pour 80€
Le matériel du jeu
WallStreet est un jeu pour 2 à 6 joueurs composé de 128 cartes, 5 types de billets (de 1 million à 100 millions de dollars), 12 jetons « action » et de 5 dés « bourse ».
Une version experte est disponible et comprend 18 meeple (3 de chaque couleur).
Les cartes « entreprise »
Les entreprises sont représentées par 4 paquets de 32 cartes numérotés de 1 à 4 sur leur verso.
Au recto, chaque carte porte un numéro (de 0 à 7), ainsi qu’un effet de trust. Sa couleur et son symbole définissent son secteur d’activité :
- Nouvelles technologies en bleu
- Immobilier en jaune
- Développement durable en vert
- Énergie en noir
- Finance en rouge
Chaque couleur est présente en 16 exemplaires.
Certaines cartes ont deux couleurs, comme Loutouloutou (jaune et noir). Les cartes bicolores ne sont présentes qu’à partir du paquet 2 et valent plus cher à l’achat. Chaque combinaison de 2 couleurs est en 4 exemplaires.
D’autres n’ont aucune couleur et portent plusieurs numéros : il s’agit de jokers.
Le prix de l’entreprise est notée en bas de celle-ci et va de 1 million à 250 millions de dollars.
La répartition des cartes est différente suivant les paquets :
0 | 1 | 2 | 3 | 4 | 5 | 6 | 7 | Joker | |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Paquet 1 | 10 | 10 | 5 | 5 | / | / | / | / | 2 (0-1-2-3) |
Paquet 2 | 5 | 5 | 10 | 5 | 5 | / | / | / | 2 (0-1-2-3-4) |
Paquet 3 | / | / | / | 5 | 10 | 10 | 5 | / | 2 (3-4-5-6) |
Paquet 4 | / | / | / | / | / | 5 | 10 | 15 | 2 (5-6-7) |
Les dés
Il existe 1 dé par couleur et chaque face possède une valeur positive, négative ou neutre. Ces valeurs ne sont pas les mêmes suivant le dé :
- Bleu : -2, -1, -1, 0, +2, +6
- Jaune : -1, -1, 0, +1, +2, +3
- Vert : 0, 0, 0, +1, +1, +2
- Noir : -2, -1, +1, +1, +2, +3
- Rouge : -4, -1, +1, +2, +3, +4
Le vert est le moins risqué, mais il ne peut pas rapporter gros.
A l’inverse, le rouge et le bleu vont jusqu’à +4/+6 et sont très intéressants si on ne tient pas compte des faces négatives (2 sur le rouge, 3 sur le noir). Le dé jaune semble être le moins rentable avec 50% de chance d’avoir du positif et un gain de +3 maximum.
Les cartes « à la une »
Les cartes « à la une » représentent des évènements qui modifient le tour de jeu. Ces évènements peuvent être immédiats (défausse de cartes, actions interdites, etc) ou influencer les dés.
Lorsqu’ils influencent les dés, ils définissent la valeur d’une ou deux couleurs pour le tour en cours. Par exemple, la carte « Ballon rond » annonce que le dé jaune vaut +1.
- Bleu : -3, -2, +1, 3*+2, +3
- Jaune : -3, -2, +1, 3*+2, +3
- Vert : -2, 3*+2, 2*+3
- Noir : -1, 2*-2,-3, 3*+2
- Rouge : -1, 2*+2, +3
- Noir + Vert : +3 noir et -3 vert, +3 noir et -2 vert
- Bleu + Rouge : -2 bleu et -2 rouge, +1 bleu et +3 rouge
- Jaune et Rouge : -2 jaune et -4 rouge, 2* +4 jaune et +2 rouge
Le jaune peut rapporter gros (+4 sur 2 cartes) et il n’a que 3 valeurs négatives au total. Par contre, ses valeurs négatives vont de -2 à -3.
Le noir semble être le plus risqué : un gain maximum de +3 (sur deux cartes) et 4 valeurs négatives qui vont jusqu’à -3.
Les cartes « objectif »
Les cartes « objectif » représentent différents objectifs à atteindre. Chaque joueur en a un certain nombre. Les objectifs sont divisés en trois paquets (de 1 à 3 étoiles). Leur difficulté varie suivant le nombre d’étoiles.
Les objectifs peuvent orienter le jeu des joueurs : construire un trust de telle couleur, tant de conglomérats, de telle valeur, etc.
Lorsqu’un objectif est réalisé, le joueur bénéficie d’un bonus.
Les règles de Wall Street
Mise en place
Au début de la partie, les joueurs reçoivent 1 carte « entreprise » de chaque paquet. Le reste des cartes est mélangé par paquet et empilé : le 4 en dessous, puis le 3, le 2 et enfin le 1.
Les 5 premières cartes sont posées au centre de la table face visible.
Les cartes objectifs dépendent du nombre de joueurs : pour une partie à 3 joueurs, par exemple, il faut en distribuer 3 à chacun : 1 de niveau 1, 1 de niveau 2 et 1 de niveau 3.
Tout le monde commence avec 50 000 dollars.
Déroulement
Un tour de jeu se passe toujours de la même manière :
- La première carte du paquet « à la une » est retournée. Son effet est appliqué.
- Les joueurs font leurs actions (jusqu’à 2) les uns après les autres.
- Les dés sont lancés, chacun calcule combien il gagne ou perd et prend ou rend l’argent correspondant.
Les actions que les joueurs peuvent faire sont :
Acheter une entreprise
Le joueur peut acheter :
- Parmi l’une des cartes « entreprise » 5 visibles (la carte achetée est remplacée par une nouvelle)
- Chez un concurrent si celui-ci est d’accord
- En prenant la première carte de la pioche. Si cette carte ne l’intéresse pas, il la défausse.
Poser des cartes
Lorsqu’il pose des cartes devant lui, un joueur peut créer un trust ou un conglomérat.
Trust : des cartes de même couleurs qui se suivent. Elles doivent obligatoirement partir de 0 et monter par 1 ensuite. Par exemple : 0, 1, 2, 3 en rouge. Il est possible de poser des jokers pour remplacer des valeurs et de changer de couleur après une carte bicolore.
Conglomérat : des cartes de même valeur et de couleurs différentes (par exemple, des 3).
Une nouvelle structure doit obligatoirement être composée de 2 cartes minimum, mais il est aussi possible de rajouter/enlever des cartes à un trust ou un conglomérat existant.
Faire une restructuration
Une restructuration consiste à modifier les cartes posées. Il n’est pas possible d’ajouter de cartes lors de cette action.
Dissoudre un trust/conglomérat
Le joueur qui dissout une structure reprend les cartes qui la composaient en main.
Vendre
La structure est mise aux enchères parmi les autres joueurs. La mise à prix est différente suivant la structure :
- Trust : la valeur du plus haut chiffre du trust
- Conglomérat : la moitié de la somme des cartes
- Carte en main : la moitié du prix de la carte
Si un joueur ne parvient pas à vendre, il gagne tout de même le prix de départ et les cartes sont défaussées.
Acheter une carte « assurance »
Une carte « assurance » vaut toujours 10 000 dollars. L’utiliser ne coûte pas d’action et peut servir :
- A se protéger d’une perte d’argent, ou
- A faire l’action inscrite au dos (acheter une carte dans la défausse par exemple)
Prendre un jeton vert
Un jeton vert compte comme 1 action supplémentaire lorsqu’il est défaussé.
Lors de la phase de gains/pertes, le calcul est différent suivant le type d’entreprise :
- Trust : la valeur du dé * la valeur de la partie « trust » de la carte la plus haute (par exemple, +1 * 10 rapporte 10 000 et -1 * 10 fait perdre 10 000)
- Conglomérat : le nombre de cartes du trust * le chiffre des cartes (par exemple, 3 cartes de valeur 2 valent 6 000 dollars). Les dés n’entrent jamais en compte pour les Trust.
Fin de partie
La partie se termine si l’une des conditions est remplies :
- Un joueur atteint 1 milliards de dollars
- Les joueurs n’ont plus de cartes « objectif » (lorsqu’un joueur réalise un objectif, les autres doivent défausser leur objectif de même valeur)
- Il n’y a plus de carte « à la une »
- Il ne reste plus que 5 entreprises (ou moins) achetables au centre de la table
Si un joueur a 1 milliards de dollars, il gagne immédiatement.
Sinon, chacun calcule son score :
- 1 point par étoile sur les cartes « objectif » réalisés
- 1 point par tranche de 100 000 000 dollars
- 1 point pour chaque trust et conglomérat complet
Le joueur qui possède le plus de points remporte la partie.
Mon avis
Publishroom m’a envoyé un exemplaire du prototype de Wall Street et j’ai fait quelques parties.
Attention si vous pensez plonger dans l’ambiance du monde de la finance et de ses coups bas : le jeu est abstrait. Il s’agit de collecter des cartes et de les combiner en colonne ou en ligne pour maximiser les gains. Vous n’aurez jamais l’impression d’acheter des entreprises, mais plus d’acheter la carte rouge « 2 » parce que ça vous arrange pour votre collection de « 2 ».
A côté de ça, nous avons pris un grand plaisir à lire à haute voix les textes d’ambiance et les noms des entreprises. Les graphismes ajoutent aussi beaucoup à l’ambiance et à l’humour.
Au début du jeu, tout le monde commence avec 50 000 dollars. Ca peut sembler beaucoup, mais ce n’est pas le cas. Les premiers tours sont difficiles : peu d’argent, des cartes moyennement intéressantes sur la table.
On parvient finalement à poser un petit trust à 2 ou 3 cartes et un ou deux conglomérats, puis tout s’emballe : l’argent commence à arriver. On se prend au jeu, on construit plus de trust pour gagner plus, les premières grosses pertes viennent et on commence achète des assurances pour ne pas tomber en faillite, etc.
Le jeu monte vraiment en puissance au cours de la partie.
L’interaction est présente, mais dépend des joueurs : si les assurances ne sont achetées que pour leur pouvoir de protection, alors tout le monde jouera dans son coin.
Lors de nos parties, nous n’avons pas beaucoup vendu aux autres si ce n’est la carte du paquet 4 reçue au début de la partie.