Hocus & Pocus : L’épreuve des Fabulins est une BD dont vous êtes le héros des éditions Makaka sur le thème des contes de fée et de la magie. Le public visé est plutôt jeune, mais ça n’empêche pas à un adulte de l’apprécier.
Accompagné de notre compagnon magique, nous devons mener à bien une mission importante : sauver deux enfants kidnappés par une horrible sorcière vivant dans une maison en pain d’épice !
Hocus & Pocus est sorti en octobre 2016 et fait 144 pages. Le scénario est de Manuro et les illustrations sont de Gorobei.
L'histoire
L’histoire en elle-même est bien menée, revisitant les contes de fée que nous connaissons avec quelques rebondissements sympathiques. De ce que j’ai vu, le héros ne peut pas mourir et je pense qu’il est difficile de ne pas arriver au bout : il n’existe pas de chemin unique vers un point précis. Par contre et comme dans toutes les BD dont vous êtes le héros, il faut faire preuve d’observation pour ne pas rater une bonne partie de l’intrigue.
Qui choisir ?
Dans Hocus & Pocus, nous avons le choix d’incarner Hocus (le frère) ou Pocus (la sœur). Ils partent ensemble au début de leur quête, mais se retrouvent vite séparés : chacun suit sa propre aventure et ne recroise l’autre qu’à la fin.
Contrairement à Sherlock Holmes & Moriarty associés, ce choix ne se fait pas tout de suite, mais en pleine action.
La séparation est aussi physique, puisque la première moitié du livre est réservée à Pocus, et la seconde à Hocus.
Une « feuille de route » permet de noter l’état de son familier, sa nourriture et les étoiles ramassées (plus on trouve d’étoiles, meilleure est la note finale !). Les deux enfants ne se différencient pas par leurs caractéristiques et tous deux ont accès aux mêmes fabulins de départ. La différence est donc purement scénaristique.
De paragraphe en paragraphe
Comme toute BD dont vous êtes le héros, l’histoire n’est pas linéaire et la situation avance en suivant les numéros de paragraphes indiqués sur les cases.
Ces numéros peuvent être écrits en gros ou se cacher dans les éléments de décors. Le lecteur doit ainsi être attentif pour ne rien rater.
Hocus & Pocus compte 295 paragraphes.
Énigmes et mots-clefs
Des énigmes ponctuent l’histoire, mais rien à voir avec du Sherlock Holmes ! Elles sont simples, parfois un peu trop : compter, retrouver des mots ou faire preuve de logique. Peu nombreuses, elles sont de même assez variées.
Un système de symboles a été mis en place pour limiter les tricheries : la première case d’une énigme contient un symbole et l’énigme elle même fait référence à une case sur laquelle il faut aller (par exemple, 42). Si le symbole est identique, c’est une réussite !
Simple et efficace.
Certaines énigmes ne demandent pas réellement de trouver la bonne réponse pour continuer. Ce sont des mini-jeux, peut être un emprunt au jeu vidéo. Ils font appel au hasard et demandent l’utilisation d’un dé : l’un ressemble aux Dames, l’autre à un Tower Defense.
De même, certains personnages font référence à des mots-clefs qu’il faut noter sur sa feuille (par exemple, « rouge »). Ces mots sont très importants, puisqu’ils permettent de débloquer différents dialogues ou situations.
Ce genre d’histoire est généralement très figée : que l’on passe une ou dix fois sur une case, les personnages diront toujours la même chose. Grâce à ce système, les personnages réagissent différemment suivant la situation ou les connaissances du héros
Des références multiples
L’histoire emprunte aux contes, aux récits initiatiques, mais aussi à des références plus récentes comme Harry Potter ou Pokemon. Les héros étudient dans une école spéciale isolée du reste du monde et souhaitent devenir « Maitre Fabulin ».
Seuls les enfants peuvent se lier à ces créatures, mais on ne sait pas si ce don disparait à l’âge adulte ou si la découverte est trop récente pour avoir un certain recul. Pour réaliser leur rêve, ils doivent faire une quête.
Ils sont aidés par de petites bestioles qui dorment dans un sac lorsqu’ils ne sont pas utilisés.
Au début du jeu, nous avons le choix d’un Fabulin parmi trois :
- Tortupoline permet de rebondir sur sa carapace.
- Crapocoffre renferme d’étranges artefacts.
- Poussiperce peut creuser grâce à son bec.
Pour ma part, j’ai pris Cara… Tortupoline !
Lorsqu’un Fabulin utilise son pouvoir, il sombre dans le sommeil et a besoin de nourriture pour se réveiller. Elle peut être récupérée sur les différentes cases : pissenlits pour Tortupoline, mouches pour Crapocoffre, vers de terre pour Poussiperce, etc. Il faut alors faire preuve d’observation et ne pas oublier de noter chaque découverte.
Le visuel
La page de garde et les règles font penser à un cahier scolaire. Ils renvoient à l’univers de l’école, les héros étant des élèves.
Les illustrations
L’illustrateur de Hocus & Pocus, Gorobei, a travaillé sur d’autres BD du même éditeurs comme Pirates, Les remèdes de l’ouest et Atma. On y retrouve le même style cartoon tout en rondeur que ses autres créations. Les personnages ont de grosses têtes, de grands yeux et des expressions exagérées.
Les couleurs sont vives et variées, comme les cheveux roses de Pocus.
Comme souvent, on retrouve certains noms de l’univers des BD dont vous êtes le héros cachés (Boutanox notamment) dans les affiches ou sur les tombes de certaines cases.
L’écriture
La police de caractère est souvent quelque chose d’important qui peut rendre une BD complètement illisible ou au contraire très claire. Celle d’Hocus & Pocus est en majuscule. Elle emprunte au style « comics » et enfantin, sans pour autant être manuscrit.
L’interlignage des règles du jeu est un peu trop faible, mais ce n’est pas le cas de celui des paragraphes. Elles font un peu bloc, mais ça reste lisible.
Par contre, le langage animal, en italique, est très difficile à déchiffrer. Heureusement, il ne concerne que quelques dialogues.
Conclusion
J’aime le concept des BD dont vous êtes le héros et son évolution tant au niveau scénaristique que purement mécanique. Les défauts se gomment et disparaissent au fur et à mesure, rendant le jeu plus fluide et moins frustrant.
Comme souvent, les clins d’œils sont nombreux : noms cachés, noms des personnages ou des créatures, mais aussi les titres des livres de la bibliothèque. Les BD nous « forçant » à faire preuve d’observation, c’est toujours amusant de voir ça au détour d’une case.
Hocus & Pocus est la première BD dont vous êtes le héros pour enfants que j’ai dans ma bibliothèque. Mignonne et légère, l’aventure se termine rapidement. Elle plaira sûrement plus qu’un Chevaliers ou qu’un Pirates, et elle peut constituer un très bon point d’entrée pour un adulte comme pour un enfant.
Par contre, si vous aimez les énigmes, dirigez-vous plutôt vers Sherlock Holmes (plutôt Sherlock Holmes 2 ou Sherlock Holmes & Moriarty associés que le 1er).