Transcription

La colère de N’Kai est un roman dans l’univers des jeux de société Horreur à Arkham, qui eux même se basent sur les œuvres de Lovecraft.

Il a été écrit par Josh Reynolds. C’est l’auteur d’une 20ène de livres, dont une bonne partie dans l’univers de Warhammer.

Il se déroule en 1920, en pleine Prohibition, et nous propose de suivre les aventures d’Alessandra Zorzi, une voleuse internationale, spécialisée dans les objets occultes. Elle est engagée pour voler une momie, récemment découverte en Oklahoma. Et bien sûr, cette momie est actuellement exposée dans la ville d’Arkham.

Mais avant qu’elle n’ait pu faire quoique ce soit, la momie est volée par un autre groupe. Elle doit alors enquêter pour découvrir qui a fait le coup, voler la momie à son tour, et l’amener au plus vite à son mystérieux commanditaire.

Elle est accompagnée de Pepper, un jeune chauffeur de taxi.

Pour couronner le tout, la police connaît sa réputation et la croit coupable.

Même si l’histoire est racontée à la 3ème personne, on suit le point de vue d’Alessandra, et sa découverte progressive de ce qu’il se passe réellement. L’histoire se concentre principalement sur elle, mais on suit aussi l’enquête de la police en parallèle.

Même si Alessandra est spécialisée dans le vol d’objets occultes, elle n’a jamais été témoin d’événements surnaturels… enfin, plus ou moins. Il y a bien une chose ou deux que son esprit a occulté et qui lui reviennent, mais dans l’ensemble, c’est assez nouveau pour elle.

Cette entrée dans le monde de l’horreur n’arrive pas brusquement, d’un coup, elle se fait progressivement. S’il est simple de mettre de côté les évènements étranges au début et de les associer à la fatigue, la maladie, ou même au stress… peu à peu, il devient difficile de les ignorer.

Au tout début du livre, Alessandra est sceptique, et ne croit pas ce que les habitants d’Arkham lui racontent sur l’histoire de leur ville, comme lorsqu’ils lui parlent de la météorite tombée sur la ferme des Gardner… en gros, un résumé très rapide sauce Arkham de la Couleur tombée du Ciel de Lovecraft.

Le livre en lui-même se lit facilement. Il ressemble à une enquête, et on se demande pendant un bon moment qui a bien pu voler la momie. On retrouve l’ambiance des jeux de société de la gamme Horreur à Arkham, qui oscillent entre enquête et action.

Petit point noir : il y a beaucoup de personnages différents, ce qui sème le trouble par rapport au vol, mais ce n’est pas toujours facile de s’y retrouver. Surtout que certaines fois, les personnages sont appelés par leur prénom, et d’autres fois par leur nom de famille. En tout cas, moi j’ai eu un peu de mal avec les différents professeurs.

Même s’il se situe dans l’univers d’Horreur à Arkham, le livre s’adresse aussi bien aux fans qu’à ceux qui ne connaissent pas du tout Lovecraft ou les jeux de société. Il peut d’ailleurs servir d’introduction à l’un ou à l’autre.

Pour ceux qui connaissent l’univers, il y a plein de clins d’œil par ci par là !

On retrouve 5 Investigateurs connus : Tommy Muldoon, Harvey Walters, Daisy Walker, Preston Fairmont, et Joe Diamond. Ils apparaissent dans plusieurs jeux de la gamme, et seul Preston Fairmont n’est pas présent dans le jeu Horreur à Arkham.

Lors d’une partie, les investigateurs sont incarnés par les joueurs. Chacun en choisit un lors de la mise en place… ou construit tout un deck autour dans le cas du jeu de cartes.

Tommy Muldoon est un policier débutant qui vivait à Boston, et qui a été affecté temporairement à Arkham. Il est armé d’un solide sens de la justice, d’une bonne dose de courage, et surtout, de sa fidèle carabine Becky.

Dans La colère de N’Kai, il a un rôle important, puisqu’il enquête sur le vol de la momie en compagnie de l’agent d’assurances Abner Whitlock. Leurs découvertes se font en parallèle de celles d’Alessandra et Pepper.

Harvey Walters est un personnage emblématique de l’univers Horreur à Arkham. Il est professeur à l’université Miskatonic, passionné par l’occulte, et l’une des rares personnes encore vivante ou saine d’esprit à en savoir autant sur le sujet. Il aide Alessandra en faisant des recherches sur la momie.

Daisy Walker est bibliothécaire à l’université Miskatonic. C’est une très grande lectrice, qui s’intéresse à l’horreur et à la peur au travers de ses lectures. Dans le livre, elle ne fait que deux apparitions éclairs, et sert uniquement de clin d’œil aux fans des jeux.

Preston Fairmont n’apparaît pas très longtemps non plus. Il est millionnaire, et l’argent de sa famille vient d’un passé trouble.

Quant à Joe Diamond, il est seulement évoqué. C’est un détective privé qui a la réputation de s’occuper d’affaires paranormales.

On retrouve aussi un allié : le professeur Armitage. Dans Horreur à Arkham, les alliés sont représentés par des cartes, et peuvent être recrutés sur différents lieux.

Dans La colère de N’Kai, Alessandra peut être considérée comme une investigatrice, et Pepper comme une alliée.

Dans Horreur à Arkham, la Loge du Crépuscule d’Argent est un élément très important. Il s’agit d’une société secrète versée dans l’occulte. Dans le jeu, le joueur peut en faire partie, mais c’est à double tranchant.

Dans le livre, on retrouve Carl Sanford, le directeur de la Loge du Crépuscule d’Argent.

Parmi les autres personnages secondaires d’Horreur à Arkham, on a aussi le vieux bagagiste Bill Washington, le shérif Engle, le receleur Joey “Le Rat” Vigil, le gang Sheldon et le gang O’Bannion. Ils ont plus ou moins d’importance, et certains ne sont qu’évoqués.

Alessandra se déplace dans tout Arkham à l’aide de Pepper, ce qui fait penser aux déplacements dans Horreur à Arkham. Elles vont dans toutes sortes de lieux présents sur le plateau, comme la gare, le relais routier de Hibbs, le restaurant de Velma, le poste de police, les quais, l’université Miskatonic, ou encore la Loge du Crépuscule d’Argent.

La colère de N’Kai est un livre que j’ai beaucoup aimé. On retrouve l’ambiance des jeux de société, entre mystère, horreur et action. Mais cet univers est basé sur les œuvres de Lovecraft. Pourquoi avoir mis Horreur à Arkham plutôt que Lovecraft ? Est ce que l’idée est seulement de faire la promotion du jeu de société au travers d’un partenariat ? Ou est-ce que l’univers est vraiment différent ?

Les jeux sont plus accès actions, et les personnages sont moins passifs que ceux de Lovecraft. Alors bien sûr, ils subissent, mais dans une moindre mesure. Ce ne sont pas eux qui se transforment, dans Horreur à Arkham, ils ne découvrent jamais qu’en fait ils font partie d’une lignée maudite, ou que leur corps change peu à peu. Ce sont les héros, ils enquêtent, résolvent les mystères et bannissent ou tuent les monstres.

J’ai été déçue qu’Alessandra ne soit pas un investigateur déjà existant, mais c’est peut être parce qu’il n’existe aucun voleur à proprement parler. Les seuls personnages un peu importants issus de l’univers sont Harvey Walters et Tommy Muldoon.

Pareil pour le Grand Ancien. On ne retrouve aucun Grand Ancien du jeu, mais un inconnu total.

J’ai aussi trouvé étrange qu’à la fin du livre, le petit paragraphe sur Horreur à Arkham soit aussi flou. Le jeu n’est pas réellement nommé, et il est juste appelé “Le Jeu”, sans aucune description du but ou de ses mécaniques. Bizarre !

Alors attention, j’ai vraiment aimé ce livre et j’ai bien aimé les clins d’oeils aux jeux de la gamme, ce sont seulement de petites déceptions quant aux attentes que j’avais en voyant la couverture.