Le Petit Prince est un jeu de draft qui se déroule dans l’univers du roman du même nom à l’occasion des 70 ans de la disparition de Saint-Exupéry. Avec toutes ses aventures et ses nouveaux amis, le Petit Prince se retrouve bien à l’étroit chez lui. Aidez-le en construisant la plus belle planète possible.

Mais la concurrence est rude et seule la meilleure sera choisie !

Le petit prince

J’avais ainsi appris une seconde chose très importante : c’est que sa planète d’origine était à peine plus grande qu’une maison !

Le jeu

La règle du jeu

Pour être parfaite, une planète doit faire une taille précise : 16 tuiles. Quatre tas représentant les différentes parties de la future planète sont disposés devant les joueurs. Celui qui commence pioche autant de tuiles dans l’un de ces tas que le nombre de participants. Il en choisit une et passe les suivantes au joueur de son choix. Ce dernier fait de même, et ainsi de suite jusqu’à ce qu’il n’en reste plus.

Chacun se retrouvera donc avec une tuile qu’il posera devant lui dans l’espace intersidéral. La suite se déroule de la même manière, le dernier à avoir eu les tuiles devenant le premier joueur.

La planète va donc se dévoiler au fur et à mesure de la partie.

Les dangers

Le petit prince

Or il y avait des graines terribles sur la planète du petit prince… c’étaient les graines de baobabs. Le sol de la planète en était infesté. Or un baobab, si l’on s’y prend trop tard, on ne peut jamais plus s’en débarrasser. Il encombre toute la planète. Il la perfore de ses racines. Et si la planète est trop petite, et si les baobabs sont trop nombreux, ils la font éclater.

Les baobabs quelle plaie ! Ils poussent et envahissent l’espace, détruisant la planète de l’intérieur. Il vous faudra donc constamment surveiller le nombre d’arbres pour ne pas risquer un désastre.

Si vous cumulez trois baobabs, vous allez devoir retourner toutes les tuiles qui en contiennent. La terre devient infertile à cet endroit et toute trace de vie disparait.

Le petit prince

Il possédait deux volcans en activité. Et c’était bien commode pour faire chauffer le petit déjeuner du matin. Il possédait aussi un volcan éteint. Mais, comme il disait, « On ne sait jamais ! »

Les volcans peuvent être utiles en petit nombre : ils tiennent chaud et servent de plaque chauffante. Mais si vous mettez trop de volcans, vous risquez de provoquer des tremblements de terre et de faire souffrir votre planète.
Le joueur qui aura le plus de volcans subira une pénalité à la fin de la partie : 1 point en moins par volcan.

Les personnages

Les morceaux de planète seuls ne vous serviront à rien et sa beauté dépendra de vos voisins. Vous avez quatre emplacements pour les personnages. Ce sont eux qui vous feront gagner des points.

Le petit prince

Le vaniteux : 4 points par serpent

La seconde planète était habitée par un vaniteux :

« Ah ! Ah ! Voilà la visite d’un admirateur ! » s’écria de loin le vaniteux dès qu’il aperçut le petit prince.

Car, pour les vaniteux, les autres hommes sont des admirateurs.

Le petit prince

Le géographe : 1 point par tuile sans volcan

Quel est ce gros livre ? dit le petit prince. Que faites-vous ici ?

— Je suis géographe, dit le vieux Monsieur.

— Qu’est-ce qu’un géographe ?

— C’est un savant qui connaît où se trouvent les mers, les fleuves, les villes, les montagnes et les déserts.

Le petit prince

L’astronome : 2 points par coucher de soleil

Ça ne pouvait pas m’étonner beaucoup. Je savais bien qu’en dehors des grosses planètes comme la Terre, Jupiter, Mars, Vénus, auxquelles on a donné des noms, il y en a des centaines d’autres qui sont quelquefois si petites qu’on a beaucoup de mal à les apercevoir au téléscope. Quand un astronome découvre l’une d’elles, il lui donne pour nom un numéro. Il l’appelle par exemple : « l’astéroïde 325 ».

Le petit prince

Le roi : 14 points si une rose est présente, 7 si il y’en a deux, 0 si il y’en a trois ou plus.

« Ah ! Voilà un sujet ! » s’écria le roi quand il aperçut le petit prince.

Et le petit prince se demanda :

« Comment peut-il me reconnaître puisqu’il ne m’a encore jamais vu ! »

Il ne savait pas que, pour les rois, le monde est très simplifié. Tous les hommes sont des sujets.

Le petit prince

L’allumeur de réverbères : 1 point par réverbère

La cinquième planète était très curieuse. C’était la plus petite de toutes. Il y avait là juste assez de place pour loger un réverbère et un allumeur de réverbères. Le petit prince ne parvenait pas à s’expliquer à quoi pouvaient servir, quelque part dans le ciel, sur une planète sans maison ni population, un réverbère et un allumeur de réverbères.

Le petit prince

Le chasseur : 3 points par animal (12 points possibles au total)

Je cherche les hommes, dit le petit prince. Qu’est-ce que signifie « apprivoiser » ?

— Les hommes, dit le renard, ils ont des fusils et ils chassent. C’est bien gênant ! Ils élèvent aussi des poules. C’est leur seul intérêt. Tu cherches des poules ?

— Non, dit le petit prince. Je cherche des amis. Qu’est-ce que signifie « apprivoiser » ?

Le petit prince

L’ivrogne : 3 points par tuile retournée

« Que fais-tu là ? dit-il au buveur, qu’il trouva installé en silence devant une collection de bouteilles vides et une collection de bouteilles pleines.

— Je bois, répondit le buveur, d’un air lugubre.

— Pourquoi bois-tu ? lui demanda le petit prince.

— Pour oublier, répondit le buveur.

Le petit prince

Le businessman : 2, 3 ou 5 points par mouton d’une certaine couleur

Le businessman leva la tête :

« Depuis cinquante-quatre ans que j’habite cette planète-ci, je n’ai été dérangé que trois fois. La première fois ç’a été, il y a vingt-deux ans, par un hanneton qui était tombé Dieu sait d’où. Il répandait un bruit épouvantable, et j’ai fait quatre erreurs dans une addition. La seconde fois ç’à été, il y a onze ans, par une crise de rhumatisme. Je manque d’exercice. Je n’ai pas le temps de flâner. Je suis sérieux, moi. La troisième fois… la voici ! Je disais donc cinq cent un millions…

Le petit prince

Le jardinier : 7 points par baobab

« S’ils voyagent un jour, me disait-il, ça pourra leur servir. Il est quelquefois sans inconvénient de remettre à plus tard son travail. Mais, s’il s’agit des baobabs, c’est toujours une catastrophe. J’ai connu une planète, habitée par un paresseux. Il avait négligé trois arbustes… »

Le petit prince

L’astronome turc : 1 point par grosse étoile

Il avait fait alors une grande démonstration de sa découverte à un congrès International d’astronomie. Mais personne ne l’avait cru à cause de son costume. Les grandes personnes sont comme ça.

Heureusement pour la réputation de l’astéroïde B 612, un dictateur turc imposa à son peuple, sous peine de mort, de s’habiller à l’européenne. L’astronome refit sa démonstration en 1920, dans un habit très élégant. Et cette fois-ci tout le monde fut de son avis.

Le petit prince

Le petit prince : 3 points par moutons et 1 par caisse

Je regardai donc cette apparition avec des yeux tout ronds d’étonnement. N’oubliez pas que je me trouvais à mille milles de toute région habitée. Or mon petit bonhomme ne me semblait ni égaré, ni mort de fatigue, ni mort de faim, ni mort de soif, ni mort de peur. Il n’avait en rien l’apparence d’un enfant perdu au milieu du désert, à mille milles de toute région habitée. Quand je réussis enfin à parler, je lui dis :

« Mais qu’est-ce que tu fais là ? »

Et il me répéta alors, tout doucement, comme une chose très sérieuse :

« S’il vous plaît… dessine-moi un mouton… »

Conclusion

Pour être honnête, sans son thème, le Petit Prince prendrait la poussière dans ma ludothèque. Les coups bas entre joueurs se résument à essayer de donner un troisième baobab ou une troisième fleur, à monopoliser le chasseur et à ne pas avoir trop de volcans. Les mécaniques sont simples, presque simplistes, et je le trouve vraiment tactique qu’à deux joueurs.

Mais la force de ce jeu, ce n’est pas ses mécaniques. Il agit comme une grosse madeleine de Proust en carton et il est difficile de ne pas se faire aspirer par sa poésie. Plus qu’un jeu, c’est une page du livre qui s’écrit devant nos yeux.

Je le sors donc en deux occasions : à deux et à trois+. Mon état d’esprit n’est pas le même.

A deux, je suis en compétition : j’essaye de bluffer mon adversaire, de le tromper et de gagner. C’est une variante qui me plait beaucoup et que je trouve bien pensée.

A trois+, en famille donc, je suis plus détendue. Je joue pour passer un moment agréable à construire ma planète. Je n’ai eu que des personnages inintéressants et je sais que je ne peux pas gagner ? Pas grave ! Je vais me faire une planète vierge !