Sherlock Holmes est un personnage très populaire. Il existe de nombreuses références et déclinaisons du détective dans des livres, films, séries, jeux, musiques, etc. Les jeux de société ne sont pas en reste avec plus de 70 références sur BoardGameGeek (extensions comprises).

Comment le personnage de Sherlock Holmes est-il interprété ? Est-ce qu’il est fidèle à l’oeuvre originale ?

Sherlock Holmes

Sherlock Holmes est un personnage fictif créé par Arthur Conan Doyle. Sa première apparition date de 1887, avec la publication d’« Une étude en rouge » dans le « Beeton’s Christmas Annual ». Au cours de sa carrière, Arthur Conan Doyle a écrit 4 romans et 56 nouvelles sur Sherlock Holmes.

Le personnage est en partie inspiré de l’un de ses anciens professeurs d’université : Joseph Bell.

Sa carrière

Sherlock Holmes est détective consultant depuis 1878. Il est accompagné du docteur Watson (qu’il rencontre en 1881), son ami et confident. Watson est la seule personne à partager son intimité, que ce soit en vivant avec lui ou en l’accompagnant dans ses enquêtes. Il est aussi le seul à supporter ses excentricités au quotidien.

Il ne possède pas de bureau et reçoit ses clients dans son appartement du 221b Baker Street, à Londres.

Sherlock Holmes dessiné par Frederic Dorr Steele, avec le deerstalker inventé par Sidney Paget

Sherlock Holmes possède une mémoire et un sens de la déduction exceptionnels. Il utilise aussi souvent des déguisements lors de ses enquêtes. Il est considéré comme l’archétype du détective privé.

Il disparaît en 1891, suite à son affrontement avec Moriarty aux chutes du Reichenbach, et réapparaît 3 ans plus tard. Pendant ces années d’absence, il a pris l’identité d’un explorateur norvégien et a beaucoup voyagé. Il dit avoir disparu pour échapper au Colonel Sebastian Moran, ancien lieutenant de Moriarty.

Il reprend sa carrière de détective de 1894 à 1903, puis prend sa retraite et s’installe à la campagne (en 1907) pour faire de l’apiculture. Durant cette période, il ne prend que très peu d’enquêtes.

Son physique

Sherlock Holmes mesure environ 1,80 mètres. Il est si mince qu’il parait encore plus grand. Il a un visage étroit, un front allongé, et des cheveux noirs. Ses sourcils sont épais et larges. Ses yeux gris sont vifs et perçants. Son nez fin ressemble à celui d’un faucon et ses lèvres sont minces.

Sa voix est haute et légèrement stridente. Il parle avec un débit rapide.

Holmes par Sidney Paget

Sherlock Holmes a la propreté d’un chat. Il est élégant et strict, mais reste en robe de chambre chez lui. À l’extérieur, il porte généralement un costume de tweed ou une redingote, et un chapeau haut de forme.

C’est un grand sportif. Il pratique le baritsu (un art martial), la boxe anglaise, l’escrime, et la canne de combat. Il n’aime pas l’oisiveté, mais peut passer plusieurs jours au lit et à l’inverse être infatigable pendant ses enquêtes.

C’est un grand fumeur : cigare, cigarette, et pipe. Il se drogue aussi beaucoup et alterne entre cocaïne et morphine.

Malgré sa condition physique, sa santé se détériore deux fois :

  • En 1887, pour cause de surmenage
  • En 1897, il frôle la dépression et doit se reposer

À la retraite, il se découvre des problèmes de rhumatismes.

Son caractère

Sherlock Holmes apparaît comme quelqu’un de froid et de replié sur lui même. Dans « Le Signe des quatre », Watson le décrit comme une machine sans émotion. Il peut aussi se montrer nerveux, agité, et impatient.

Il est égoïste, supporte mal les personnes moins intelligentes, ou celles qui ne sont pas de son avis. Il peut même se montrer méprisant avec elles.

Il est sensible à la flatterie et aime être admiré. Il fait l’étalage de ses facultés devant ses clients et titille la police en lui donnant des indices sans explication. Il agit souvent seul.

Il se prend parfois pour un justicier et peut utiliser des méthodes illégales. Il ne fait pas particulièrement attention à sa propre sécurité.

Une adaptation assez fidèle du personnage

Sherlock Holmes détective conseil

Sherlock Holmes détective conseil (1981) est un jeu de Raymond Edwards, Suzanne Goldberg et Gary Grady. Il sort en France en 1985 chez Descartes. Il est réédité une première fois en 2011 par Ystari et une seconde fois en 2016 par les Space Cowboys.

Il s’agit d’un jeu de déduction coopératif.

Les joueurs incarnent les Francs-Tireurs de Baker Street et enquêtent parallèlement à Sherlock Holmes. Il s’agit de résoudre un meurtre, de retrouver une personne kidnappée, etc. Le jeu ressemble à un livre dont vous êtes le héros, chaque piste correspondant à un numéro, et chaque numéro à un ou plusieurs paragraphe.

Sherlock Holmes détective conseil se veut proche des récits d’Arthur Conan Doyle et du contexte historique de l’époque. Les enquêtes sont datées grâce à un journal. Les joueurs savent donc exactement quel jour et quelle année ils sont. Ils ont accès à toute une série d’informations qu’ils doivent trier et analyser. Les enquêtes sur Jack l’Eventreur se veulent encore plus proche de la réalité, puisqu’elles s’appuient sur les véritables meurtres perpétués par le tueur en série. Elles sont particulièrement sombres.

Les personnages ressemblent à leur équivalent littéraire.

Physique

Au niveau physique, Sherlock Holmes a des cheveux noirs et courts coiffés vers l’arrière. Quelques mèches s’échappent sur le devant de sa tête. Il a un visage allongé et fin. Sur le livret de règles, sa barbe semble commencer à repousser. Il porte une chemise blanche, un gilet et un costume gris. Il tient une pipe dans sa main gauche et un journal dans sa main droite. Il semble sourire légèrement. Devant lui, quelques objets emblématiques : un violon et une loupe. Ces objets sont posés sur une carte de Londres.

Sur la première enquête, on peut le voir avec un chapeau à bords (deerstalker). Il a des rides sur le front et au coin des yeux. L’action se passe en 1888, il a donc dans les 33 ans.

Il est représenté debout avec Watson sur la deuxième enquête. Il est plutôt grand, porte un costume et un chapeau haut de forme. Il a une canne dans la main droite dont l’autre bout repose sur son épaule. Il a un sourire au lèvres.

Sur certaines enquêtes, on peut le voir avec des cheveux blancs sur les tempes. L’une de ces illustrations est sur une enquête de 1887. Il a donc vieilli très tôt.

Caractère

Sherlock Holmes détective conseil met les joueurs dans la peau des francs-tireurs de Baker Street une fois adultes. Ils enquêtent généralement avec Wiggins et Sherlock Holmes est leur mentor. Holmes est d’ailleurs toujours appelé par son nom de famille.

Le début de chaque enquête présente la situation initiale, et la fin explique ce qu’il s’est passé. Sherlock Holmes reste souvent très professionnel. C’est un excellent détective qui résout très vite ses enquêtes. Il teste parfois ses francs-tireurs en restant vague lorsqu’il explique la situation de départ. C’est à eux d’enquêter et d’en tirer les conclusions. Il peut toutefois les aider lorsqu’ils sont bloqués pendant une affaire.

Son caractère ressemble beaucoup à celui du personnage de Conan Doyle. Il est changeant : Holmes peut se montrer enjoué lors d’une enquête ou, au contraire, morne lorsqu’il ne se passe rien d’intéressant. Il est parfois méprisant et moqueur. Il n’hésite pas à féliciter Watson ou Wiggins lorsqu’ils le méritent.

Pour en savoir plus :

Sherlock Holmes détective conseil

Jack l’Éventreur et Aventures à West End

L’affaire de l’oiseau de papier

Watson & Holmes

Watson & Holmes est un jeu de Jesús Torres Castro, illustré par Arnaud Demaegd, Pascal Quidault et Neriac. Il est sorti en Espagne en 2015 chez Ludonova, puis dans une version française en 2016 chez les Space Cowboys.

Il s’agit d’un jeu compétitif de déduction.

Le terrain est représenté par des cartes. Le recto indique le nom du lieu et le verso une description de ce qu’il s’y trouve. Les joueurs se déplacent sur les différents lieux, prennent des notes et tentent de résoudre l’affaire. Lorsque l’un d’eux pense savoir, il se place sur le 221B Baker Street et répond à une série de questions. Il retourne ensuite secrètement la carte pour savoir si il a gagné ou non.

Sherlock Holmes a des cheveux noirs et courts. Il a des favoris et un visage allongé. Il porte des vêtements de l’époque Victorienne : une chemise blanche, un gilet sans manche et une redingote lorsqu’il sort. On peut le voir avec un deerstalker sur la tête et une canne dans la main droite sur l’enquête 13.

Comme dans Sherlock Holmes détective Conseil, il semble proche du personnage de Conan Doyle. Dès la première enquête, Watson dit qu’il est apathique lorsqu’une affaire ne vient pas éveiller son intérêt. Il fait rapidement des déductions sur les personnes qu’il rencontre et répète régulièrement « élémentaire ». Il peut se montrer impatient et cassant.

Lady Alice

Lady Alice est un jeu de Ludovic Gaillard, illustré par Jean-Marie Minguez, et édité dans une version multilingue en 2012 chez Hurrican.

Il s’agit d’un jeu de mémoire, de bluff et de déduction pour 3 à 5 joueurs (30 minutes environ).

Les joueurs incarnent des enfants qui assistant Sherlock Holmes : les francs-tireurs / irréguliers de Baker Street (appelés « Baker Street Kids » dans la règle). Il leur confie une enquête, celle de retrouver l’explorateur Henry Morton Stanley. Pour y arriver, ils doivent trouver qui est le coupable, à quelle heure s’est fait l’enlèvement et quel objet a été volé.

Chacun connaît un élément, mais le jeu n’est pas coopératif. À son tour, l’un des joueurs propose 1 coupable, 1 heure, et 1 objet. Les autres joueurs doivent dire secrètement (à l’aide d’une tuile dans un étui) si l’élément qu’ils connaissent se retrouve ou non dans la proposition. Chacun peut ensuite miser des jetons face cachée sur les coupables, heures ou objets qu’ils pensent être justes.

Le but du jeu est non seulement de trouver la bonne combinaison, mais aussi de bluffer et de poser ses jetons au bon moment.

Dans Lady Alice, Sherlock Holmes parle à la première personne. Il s’adresse directement à ses Irréguliers et leur explique les techniques de résolution d’une affaire. Il dit choisir une enquête qu’il a résolue facilement pour les initier.

L’action est datée : elle se déroule en 1878, après le retour d’Afrique de Henry Morton Stanley. Henry Morton Stanley n’est pas fictif : il a vécu de 1841 à 1904 et a notamment exploré l’Afrique à la recherche de David Livingstone. En 1878, il publie un ouvrage appelé « À travers le continent mystérieux ».
Lady Alice est le nom d’un bateau qu’il a utilisé pour atteindre le Congo.

Sherlock Holmes intervient après la disparition de l’explorateur. Il a été embauché par la Royal Geographical Society. Dans la chambre de Stanley, il dit avoir trouvé une enveloppe avec une phrase mystérieuse : « Remember lady Alice ». Il a aussi découvert une photo et un plan de Londres, dont certains lieux sont entourés. Il met le tout à la disposition des Baker Street Kids. Le plateau est en réalité une vue de son bureau.

En haut, la signature du Henry Morton Stanley historique. En bas, celle du Henry Morton Stanley du jeu.

Sherlock Holmes semble être quelqu’un de très pédagogue : il a non seulement classé et étalé les indices sur son bureau, mais il les a aussi consigné dans un carnet. Il est tout de même sévère : si l’un de ses élève se trompe lors de l’accusation, il perd l’estime de son mentor (et la partie).

Sherlock Holmes a des cheveux noirs et courts qu’il coiffe vers l’arrière. Il a des sourcils plutôt épais, un long nez, et un visage allongé. Il a quelques rides sur le front. Il porte une chemise blanche, un costume noir et une écharpe. On le voit en train de fumer une pipe.
Lorsqu’il est satisfait de ses élèves, il sourit légèrement et leur tend 1 penny.

Le Sherlock Holmes de Lady Alice est moins froid et distant que l’original, mais il n’en est pas si éloigné, que ce soit au niveau du caractère ou sur le plan physique.

Une adaptation plus libre du détective

Sherlock 13

Sherlock 13 est un jeu de Hope S. Hwang, illustré par Vincent Dutrait. Il est sorti en 2013 sous le nom de « Holmes 13 » (en version anglaise/coréenne), et a pris le nom de « Sherlock 13 » lors de sa réédition en 2016/2017. En France, il est édité par Letheia.

Sherlock 13 est un jeu minimaliste de déduction pour 2 à 4 joueurs (15 minutes environ).

Les joueurs sont en compétition pour deviner qui est le tueur parmi les 13 personnages issus de l’univers Holmesien. Chaque personnage est associé à une série de symboles. Par exemple, Sherlock a une pipe, une ampoule et un poing. Au début de la partie, les cartes sont mélangées face cachée et l’une d’elle est écartée : il s’agit du coupable. Les autres cartes sont distribuées aux joueurs.
Le but est donc de trouver quel est le coupable en se basant sur les symboles. Si il y a 5 symboles ampoules et qu’en réunissant des informations, les joueurs n’en trouvent que 4, alors le coupable a forcément ce symbole. Il suffit ensuite d’éliminer les personnages qui n’en ont pas et de continuer à enquêter.

Les 13 personnages sont issus des romans et nouvelles :

  • Sebastian Moran
  • Irène Adler
  • Inspecteur Lestrade
  • Inspecteur Gregson
  • Inspecteur Baynes
  • Inspecteur Bradstreet
  • Inspecteur Hopkins
  • Sherlock Holmes
  • John Watson
  • Mycroft Holmes
  • Mrs Hudson
  • Mary Morstan
  • James Moriarty

Dans Sherlock 13, Sherlock Holmes est un suspect comme un autre. Il peut être le coupable (tout comme Watson, Lestrade, etc.), ce qui parait peu cohérent. On ne s’intéresse ni à son caractère, ni à son métier. En fait, on ne s’intéresse pas réellement au personnage : il n’est qu’une série de symboles. Le thème est totalement plaqué et aurait pu être n’importe quoi. L’univers de Sherlock Holmes a probablement été choisi par rapport à la mécanique de déduction du jeu.

Pour ce qui est du personnage lui même, il est représenté en costume de tweed quadrillé, avec un chapeau à bords (deerstalker), et une loupe. Il est de profil, et semble chercher un indice. Sherlock Holmes ne s’habille pas réellement de cette manière, mais c’est ainsi qu’il est représenté dans l’imaginaire populaire.

Les indices qui lui sont associé correspondent au personnage : loupe pour la recherche d’indices, ampoule pour la notion d’idée et de déduction, et poing en référence à la boxe.

Les costumes et le peu de décors représentés semblent bien situer l’action à l’époque victorienne.

Mr Jack / Mr Jack Pocket

Mr. Jack est un jeu de Bruno Cathala et Ludovic Maublanc sorti en 2006 chez Hurrican. Il est illustré par Pierô. Mr. Jack à New York est une version de Mr. Jack avec une carte différente et quelques variantes de règles. Il est sorti en 2009 chez Hurrican.

Mr. Jack Pocket est une version plus petite de Mr. Jack. Le principe reste le même, mais les règles changent totalement. Les auteurs sont toujours Bruno Cathala et Ludovic Maublanc, mais il est illustré par Jean-Marie Minguez. Il est sorti en 2010 chez Hurrican.

Ce sont tous des jeux de déduction et de bluff pour 2 joueurs.

Mr. Jack

Dans Mr. Jack, l’un des joueurs incarne Jack l’Éventreur et l’autre un détective chargé de l’arrêter. Jack se fait passer pour un enquêteur, mais impossible de savoir lequel ! Comme il tente de quitter Londres, il suffit d’observer le comportement de tous les suspects…

Le jeu joue sur l’ombre et la lumière : certaines cases du plateau sont éclairées et d’autres non.

Au début de la partie, Jack pioche une carte qui lui indique derrière quel personnage il se cache. L’enquêteur et lui déplacent un certain nombre de personnages sur le plateau. Puis Jack annonce si il est visible (par un autre personnage ou dans la lumière) ou invisible. L’enquêteur en déduit quel personnage il n’est pas et retourne les cartes correspondantes.

Le but de Jack est de s’enfuir ou de ne pas être trouvé avant la fin du 8ème tour.

Sherlock Holmes n’est pas le héros de l’histoire, mais l’un des suspects. Il se déplace d’1 à 3 cases et permet de voir le premier innocent de la pioche et de placer la carte devant lui.

Il est plutôt grand et maigre. Il porte une chemise blanche, un gilet, et une veste queue de pie brune. Son pantalon est brun foncé. Il a aussi un deerstalker sur la tête et un parapluie à la main. Ses cheveux sont noirs et courts. Il a des favoris et d’épais sourcils. Son visage est allongé et ses yeux mi-clos. Il est tourné vers la droite et regarde vers la gauche. Il semble pensif. Peut être est-il en train de faire des déduction ou d’observer les différents suspects.

L’action est datée grâce au personnage de Jack l’Éventreur : elle se situe en 1888.

Sherlock Holmes n’est pas présent dans Mr. Jack : New York.

Mr. Jack Pocket

Mr. Jack Pocket se déroule au même moment que Mr. Jack. Le plateau est modulable. Il est composé de 9 tuiles représentant des rues et l’un des suspects. Il n’est plus question de lumière et d’ombre, mais de ligne de vue.

L’un des joueurs est Jack l’Éventreur. Il pioche un personnage qui lui indique ou il est. Son but est de ne pas se faire repérer. L’autre joueur joue les enquêteurs et doit l’arrêter. Il est représenté sur le plateau par Sherlock Holmes, Watson, et le chien Toby. Ces jetons se placent autour des tuiles et peuvent être contrôlés par tout le monde.

Les actions se font grâce à des jetons. Ces jetons permettent de déplacer un enquêteur, de tourner une tuile, de piocher un innocent, etc. À la fin du tour, Jack doit dire si il est visible ou non. L’enquêteur retourne les tuiles en fonction pour éliminer des suspects.

Toby n’est pas une invention du jeu : le chien existe bien dans les livres de Conan Doyle. Il s’agit du chien utilisé par Sherlock Holmes dans « Le signe des quatre ». Watson le décrit comme étant laid, avec de longs poils et des longues oreilles. Il serait brun et blanc, à moitié Épagneul et à moitié Lurcher.
Dans Mr. jack Pocket, Toby ressemble à un Bulldog.

Sherlock Holmes porte un long manteau brun et un deerstalker. Il a des cheveux noirs et courts, des favoris et un visage allongé. Il fume une pipe. Sur le jeton qui le représente, il semble observer quelque chose avec un air concentré. Sur la boîte du jeu, il a la même attitude, mais ses yeux sont légèrement plissés.

Beyond Baker Street

Beyond Baker Street est un jeu de Robin Lees et Steve Mackenzie sorti en 2016. Il est illustré par Marie-Elaine Bérubé et Atha Kanaani. Il est édité par Filosofia / Z-Man.

Il s’agit d’un jeu coopératif de déduction pour 2 à 4 joueurs (20 minutes environ).

Sherlock Holmes est sur les traces d’un criminel qui s’est enfuis. Les joueurs sont sur la même affaire, mais tentent de la résoudre avant le détective.

Les règles de Beyond Baker Street ressemblent à celles d’Hanabi : les cartes des joueurs sont tournées vers les autres. Ils voient donc seulement le dos de leurs propres cartes et ne savent pas quelle carte correspond à quoi. Le but est de placer un certain nombre de cartes avec le même symbole les unes sous les autres (3 tas : suspect, mobile, occasion) avant que le jeton représentant Holmes n’arrive au bout de la piste.

Le jeu a plusieurs niveaux de difficulté. Les joueurs peuvent incarner un personnage et bénéficier de son pouvoir. 6 enquêtes sont proposées. Elles modifient les conditions de victoire.

Le plateau représente un bureau avec plusieurs documents étalés dessus : carte de Londres, photos, carnets, feuilles. Les photos sont reliées les unes aux autres par des fils.

Les cartes reprennent des personnages plus ou moins connus de l’oeuvre de Conan Doyle, comme le chroniqueur mondain Langdale Pike ou l’inspecteur Martin de la nouvelle « Les Hommes dansants ».

Il y a aussi des cartes pour le docteur Watson, Mycroft Holmes ou Moriarty, mais aucune ne me semble représenter Sherlock Holmes. La seule vision que nous avons de lui est le pion en bois de la piste de fin de partie. Son buste est présenté de profil et il porte un chapeau à bords (deerstalker).

Les BD dont vous êtes le héros Sherlock

Les BD dont vous êtes le héros reprennent le principe des livres dont vous êtes le héros. La première BD dont vous êtes le héros sur Sherlock Holmes est sortie en octobre 2013. Il en existe 4 aujourd’hui (la liste est disponible sur le site de Makaka)

Ces livres nous proposent de résoudre plusieurs enquêtes grâce à l’observation. Les joueurs naviguent de case en case, parlent aux suspects et tentent d’en déduire le coupable.

Sherlock Holmes et le défi d’Irène Adler

Le style est caricatural, que ce soit au niveau de l’écriture ou de l’illustration. Sherlock Holmes est représenté avec un corps fin et une grosse tête. Ses cheveux sont noirs et courts. Il a le front dégarnis et un gros menton. Ses sourcils sont épais, ses yeux bleus un peu globuleux. Il s’habille généralement avec une chemise blanche, un gilet sans manche et un pantalon gris. À l’extérieur, il porte un long manteau et un chapeau haut de forme.

Il a un visage très expressif et manifeste tour à tour surprise, colère, joie et même tristesse. Il peut se montrer cassant avec Watson, mais tient à lui. Il reconnait les capacités d’Irène Adler et lui fait même des compliments. Il peut se montrer un peu prétentieux lorsqu’il explique la solution d’une enquête.

Sherlock & Moriarty associés

Sherlock Holmes & Moriarty associés a un trait plus sombre et des personnages plus anguleux. Le physique de Sherlock Holmes est globalement le même, mais son caractère est légèrement différent. Au début de l’aventure, il se montre moqueur avec Watson. Il le présente tout de même comme son « meilleur homme ». Il a une longueur d’avance sur Watson/Lestrade et le fait bien sentir.

Pour en savoir plus sur les BD dont vous êtes le héros Sherlock Holmes :
(Ces articles datent de 2014/2015)

Sherlock Holmes

Sherlock Holmes 2

Sherlock Holmes & Moriarty

Une adaptation fantaisiste

A Study in Emerald

A Study in Emerald est un jeu de Martin Wallace, illustré par Anne Stokes et sorti en 2013 chez Treefrog Games. Une seconde édition, illustrée par Ian O’Toole, sort en 2014. Le jeu n’a jamais été édité en France.

C’est un gros jeu de deckbuilding pour 2 à 5 joueurs (90 minutes environ).

A Study in Emerald / Une étude en vert est une nouvelle écrite par Neil Gaiman pour l’anthologie « Shadows over Baker Street ». Elle transpose le personnage de Sherlock Holmes dans l’univers de Lovecraft.

Le jeu s’appuie sur la nouvelle. L’action se passe en 1882. Les Dieux très Anciens sont déjà là et gouvernent la planète. Une guerre secrète se livre entre les résistants et ceux qui sont loyal à leurs nouveaux maîtres.

Dans la première édition, Sherlock Holmes est représenté avec des cheveux noirs et courts et un front un peu dégarnis. Il a un visage allongé, des rides, l’air inquiet ou concentré. Il fume une pipe. Il porte un costume foncé et une chemise blanche.

Dans la seconde édition, il est positionné de profil. Il a des cheveux noirs, une pipe, une écharpe bleue et un long manteau marron.

Sherlock

Sherlock est un jeu de Arnaud Urbon, illustré par David Boniffacy, et édité chez Ilopeli en 2011.

Il s’agit d’un jeu de mémoire de type Memory pour 1 à 5 joueurs et une 15ène de minutes. Il s’adresse aux enfants de 5 ans.

Les personnages sont représentés par des animaux. On ne voit que les coupables, mais la couverture de la boîte montre le bras de Sherlock Holmes tenant une loupe et un journal. Il porte une chemise blanche et un costume quadrillé.

Time Bomb

Time Bomb est un jeu de Yusuke Sato sorti au Japon en 2014. Une version anglaise est sortie en 2015 sous le nom « Don’t Mess with Cthulhu », une version allemande en 2016 appelée « Tempel des Schreckens », puis une version polonaise en 2018 : « Amazonki ». TimeBomb est le nom de la version française illustrée par Biboun et éditée par Iello en 2016.

Les différents thèmes de ce jeu sont :

  • Version japonaise : terroristes, poseurs de bombes
  • Version anglaise : Cthulhu
  • Version allemande : temple perdu
  • Version polonaise : exploration en Amazonie
  • Version française : Sherlock Holmes

Time Bomb est un jeu de déduction sociale à identités cachées pour 4 à 8 joueurs (15 minutes environ).

Les joueurs sont séparés en deux équipes : Moriarty et Sherlock Holmes.

  • Le but de l’équipe Moriarty est de faire exploser Big Ben
  • Le but de l’équipe Sherlock Holmes est de les en empêcher

Comme les cartes rôle sont gardées secrètes, personne ne connait ses alliés au début de la partie. Le jeu est composé de cartes représentant un câble. La plupart ne servent à rien, mais 4 à 8 (suivant le nombre de joueurs) permettent de désamorcer la bombe et 1 de faire exploser Big Ben.

Les cartes sont partagées entre les joueurs, qui les regardent, les mélangent et les placent devant eux. Tout se joue ensuite sur le bluff et la communication. L’un des joueurs doit couper un câble chez un autre joueur, puis ce joueur doit couper à son tour un câble, et ainsi de suite.

Si tous les câbles de désamorçage sont trouvés, l’équipe de Sherlock gagne. Si la bombe est dévoilée, c’est l’équipe de Moriarty qui remporte la partie.

Les membres des deux équipes sont :

  • Rouge : Moriarty, Irène Adler, Colonel Sebastian Moran
  • Bleu :  Sherlock Holmes, Marie Morstan, Watson, Hudson, Lestrade

TimeBomb reprend le thème de Sherlock Holmes, mais le déplace dans un univers Steampunk. Dans le Steampunk, l’action se déroule dans une époque Victorienne ou les progrès technologiques se sont fait grâce à la vapeur. La vapeur est utilisée comme source d’énergie, et les personnages portent des vêtements de la fin du XIXe siècle agrémentés d’éléments technologiques.

Sherlock Holmes est appelé par son prénom, ce qui lui donne une certaine familiarité avec le joueur. Il semble plutôt maigre, porte une chemise à rayure, un gilet sans manche, et des lunettes d’aviateur sur le haut de sa tête. Contrairement au personnage de Conan Doyle, il a une fine moustache et une coiffure à la d’Elvis (un peu gonflée devant, avec de gros favoris). Ses cheveux ne sont pas noirs, mais bruns. Sa figure est plus proche de l’originale : il a un visage très allongé et un long nez droit.

Sherlock est tourné vers la gauche, mais regarde vers la droite. Il a l’air concentré et sourit du coin des lèvres. Il semble sûr de lui, un peu moqueur.

Dans TimeBomb, Sherlock n’a pas plus d’importance qu’un autre. Tous les personnages sont mis au même niveau. Par contre, seuls Moriarty et Sherlock sont présents sur la boîte. Ils sont placés en face à face, Big Ben au milieu.

Sherlock n’a pas de caractère propre. C’est un simple rôle qui défini dans quelle équipe le joueur est. La carte aurait tout aussi pu être entièrement bleue.

L’histoire de Time Bomb nous l’a montré, le thème n’a pas réellement d’importance et ne sert qu’à décorer le jeu.

Conclusion

Les jeux de société se concentrent sur la période d’activité de Sherlock Holmes en tant que détective. Ils parlent très peu de sa disparition ou de sa retraite.

Ils utilisent le personnage et son contexte de manière différente :

  • Certains sont très documentés et utilisent des références historiques ou font appel aux informations des livres.
  • D’autres n’ont pas de période précise.
  • D’autres encore sont complètement imaginaires.

Les jeux sur Sherlock Holmes sont souvent des jeux de déduction, d’enquête, ou de bluff. Le but est de résoudre une affaire ou de mener à bien une mission en trompant les autres joueurs.

Suivant le jeu, les joueurs peuvent être dans l’équipe de Sherlock Holmes ou celle de Moriarty (voir Jack l’Éventreur). Leur but est alors très différent du point de vu moral. Il peut avoir des répercussions en matière de mécanique, mais ce n’est pas toujours le cas.
L’équipe de Moriarty/Jack est presque toujours présente en opposition à celle de Sherlock : la seule exception est Mr. Jack, dans lequel Sherlock Holmes est un suspect comme un autre.

Comparaison des différents Sherlock
Époque Physique Caractère
A Study in Emerald  1882 Lovecraftien Cheveux noirs, courts,  front dégarnis, visage allongé, quelques rides. Costume foncé et chemise blanche. Il fume une pipe.  /
BD dont vous êtes le héros  Victorienne Cheveux sont noirs, courts, favoris, front dégarnis, sourcils épais, yeux bleus globuleux. Chemise blanche, gilet sans manche, pantalon gris. Expressif, peut se montrer moqueur et cassant
Beyond Baker Street Victorienne Deerstalker /
Lady Alice 1878 Cheveux noirs, courts, visage allongé, chemise blanche et costume noir. Fume la pipe. Pédagoge, sévère mais juste
Mr Jack  1888 Cheveux noirs, courts, favoris. Chemise blanche, gilet, veste queue de pie brune, deerstalker sur la tête et parapluie à la main L’air pensif, observateur
Mr Jack Pocket  1888 Cheveux noirs, courts, favoris et visage allongé. Long manteau brun et  deerstalker. Il fume une pipe. L’air sévère, observateur
Sherlock 13 Victorienne Cheveux noirs, courts. Costume en tweed quadrillé et deerstalker. Porte une loupe. /
Sherlock Holmes détective conseil  1887 – 1902 Cheveux noirs, courts, coiffés vers l’arrière. Visage allongé et fin, chemise blanche, gilet et costume gris. Sérieux. Caractère changeant : enjoué, morne, parfois méprisant et moqueur.
Sherlock  / Costume quadrillé, tient une loupe.  /
Time Bomb Steampunk Cheveux bruns, coiffure à la Elvis, fine moustache, visage allongé. Chemise à rayure, gilet sans manche, lunettes d’aviateur. Concentré, sûr de lui, un peu moqueur
Watson & Holmes  Victorienne Cheveux noirs, courts, favoris, visage allongé. Chemise blanche, gilet sans manche, redingote, deerstalker, canne Sérieux Caractère changeant : apathique lorsqu’il s’ennuie, peut être impatient et cassant

 

Les grands traits du physique de Sherlock Holmes sont généralement bien respectés. Il a les cheveux sombres, courts, et un visage allongé. Il porte souvent une chemise blanche, un gilet sans manche et un manteau. Dans beaucoup de jeux, il est représenté avec un deerstalker.

Son caractère est différent d’un jeu à l’autre. La plupart du temps, il n’est pas développé et Sherlock n’est représenté que par une illustration. Certains jeux vont plus loin et montrent quelqu’un de sérieux, très compétent, mais qui peut se montrer sûr de lui et sévère.