Les écossais sont décidément des bagarreurs !
Quand le printemps pointe le bout de son nez et que la neige commence à fondre, les pierres délimitant la frontière entre les deux villages apparaissent. C’est l’occasion d’agrandir son territoire … et de donner quelques baffes au passage.

Le jeu

Schotten TottenSchotten Totten est un petit jeu composé uniquement de cartes. Une extension est disponible dans la boîte de base, mais je n’ai jamais joué avec. Pour la petite histoire, il est sorti une première fois en 1999, puis a été réédité sous un autre nom en 2000 avant de reprendre son nom original en 2004. Les cartes de l’extension viennent de la version de 2000.
Son principe fait penser au poker, puisqu’il faut réaliser des combinaisons de trois cartes avec ses guerriers.

Les personnages sont répartis en clans de différentes couleurs. Il y’a six couleurs, chacune comptant neuf guerriers numérotés de 1 à 9. La frontière est représentée par des cartes bornes qu’il faut placer les unes à côté des autres entre les deux joueurs.

Schotten Totten

Le but du jeu est de récupérer trois bornes adjacentes ou cinq bornes au total.

Chacun commence avec six cartes en main. A son tour, le joueur actif pose l’une de ses cartes face visible devant une borne et en pioche une nouvelle. Une récupération de borne ne peut se faire que si trois guerriers sont présents de chaque côté.

Les combinaisons sont les suivantes :

  • Trois cartes de la même couleur dont les valeurs se suivent
  • Trois cartes de la même valeur
  • Trois cartes de la même couleur
  • Trois cartes dont les valeurs se suivent
  • Trois cartes qui n’ont rien à voir

Schotten Totten

La première est la plus forte, la dernière la plus faible. Ainsi, trois cartes de même valeur gagneront contre trois cartes dont les valeurs se suivent. Il est également possible de réclamer une borne si on peut prouver que son groupe ne peut que battre celui de l’adversaire.

Si les groupes ont la même force, celui qui a posé sa carte en dernier perd.

Vaut-il le coup ?

La question se pose face à tous les petits jeux deux joueurs qui envahissent peu à peu ma ludothèque. Comment Schotten Totten se positionne t-il face à ses concurrents ? A t-il vraiment des concurrents ?

Ce jeu est particulier : ses graphismes sont assez spéciaux, presque vieillots, et ne donnent pas forcément très envie de s’y plonger. Il est tentant également d’accuser le hasard et de dire bien haut « t’as eu de la chance, c’est tout ! » après une défaite. Ce n’est pas tout à fait le cas et il faut savoir faire les bons choix au bon moment sans simplement attendre la carte miracle. Il reste présent, mais n’est pas responsable de tout.
Il l’est par ailleurs moins qu’un Romans go Home à deux joueurs.

Les règles sont simples et le jeu rapide. Il dure en moyenne 20 minutes, ce qui est … à peu près 15 de plus que Braverats. Il fait moins appel que ce dernier au double-guessing, même si il faut savoir bluffer un peu pour tromper l’adversaire. La présence d’une variante permet de renouveler le jeu, mais elle semble surtout apporter du chaos supplémentaire.

Le thème ne se sent pas vraiment et l’immersion est faible, ce qui est le cas de la plupart de ces petits jeux de cartes. Un peu de customisation permettra cependant d’améliorer les bornes en les mettant debout ou en les remplaçant carrément.

Schotten Totten est, au final, un très bon jeu à deux. Il ne se transporte et ne se sort pas aussi souvent que mon Braverats, mais il se sort facilement avec tout type de joueurs. Chacun en aimera un aspect différent et y trouvera son compte : tactique, hasard, bluff, etc. Sans être le jeu du siècle, il mérite sa place dans une ludothèque de couple.