La Seconde Guerre Mondiale est une grande source d’inspiration en matière de jeux de société. La recherche sur BoardGameGeek montre 4125 résultats sur ce thème, dont 3487 wargame.
La guerre
Définition
Un wargame (« jeu de guerre ») est un jeu de stratégie au tour par tour qui vise à reconstituer des batailles fictives ou réelles. Généralement, le plateau est composé d’hexagones et les troupes sont incarnées par des figurines. Ces dernières peuvent représenter un seul homme ou plus d’une centaine. Elles sont en plastique ou en plomb, mais certain jeux utilisent des jetons en carton ou des pions en bois.
Lorsqu’il est historique, le wargame se base sur des batailles et des armées réelles. Il en reprend les codes et les transpose de manière ludique.
Historique
Le wargame moderne a un peu plus de 200 ans !
Il a été créé par le baron von Reisswitz, et a été présenté en 1811 lors d’une conférence à l’Académie militaire de Berlin. Le Kriegsspiel (« jeu de la guerre ») est vite devenu populaire parmi la famille royale Prussienne. Quelques années plus tard, en 1824, son fils, Georg von Reisswitz reprend le flambeau et propose une nouvelle version du Kriegsspiel. Son plateau est représenté par une carte au 1:8000 et les troupes par des blocs colorés. La notion de moral est prise en compte, ainsi que la nature du terrain.
Rapidement, il est utilisé comme simulateur de guerre et moyen d’instruction pour l’armée prussienne.
En 1913, H.G Wells invente Little Wars. Son sous-titre est : « A Game for Boys from twelve years of age to one hundred and fifty and for that more intelligent sort of girl who likes boys’ games and books », soit « Un jeu pour les garçons de 12 à 150 ans, et pour ces filles intelligentes qui aiment les jeux de garçons et les livres ».
S’opposant à la guerre, Wells dit de son jeu qu’il est « aussi bon que le leur, mais plus sain en raison de sa taille.« .
Les règles de Little War sont plus accessibles que ses ancêtres dont il reprend les principales caractéristiques : points de victoire, gestion du moral, scénarios, etc. Il n’utilise pas de dés, mais résout les combats avec des canons à ressorts et des allumettes.
Les wargame de la Seconde Guerre Mondiale
Il existe énormément de wargame qui traitent de la Seconde Guerre Mondiale, que ce soit sur l’ensemble du front ou de manière plus localisée. Ils sont plus ou moins stratégiques, plus ou moins grand public et font plus ou moins preuve d’humour.
Mémoire 44
Le plus connu est certainement Mémoire 44, créé en 2004 par Richard Borg et édité par Days of Wonder. Contrairement à de nombreux jeux, son ambition n’est pas uniquement ludique. Il est, en effet, soutenu par la Mission du 60ème Anniversaire des Débarquements de Normandie et de Provence. Son but est de transmettre les souvenirs du débarquement et de la libération de la France. Il se veut à la fois accessible et stratégique, une partie n’éxédant pas 1h.
La boîte de base propose un plateau recto-verso représentant une plaine et une plage, une centaine de figurines en plastique, des cartes et des dés. Le jeu se veut abstrait et modulable. Chaque scénario prend le temps d’expliquer le contexte historique de la bataille avant de faire un court briefing pour chaque joueur. Ce briefing présente les unités de départ ainsi que la manière de jouer.
Il est possible de coller deux plateaux pour faire de plus grandes batailles. Les extensions rajoutent de nouveaux terrains, de nouvelles cartes et de nouvelles unités. Les scénarios se concentrent sur différentes périodes de la guerre.
Conflict of Heroes
Conflict of Heroes est un wargame qui propose de suivre les conflits de la Seconde Guerre Mondiale à nos jours. Dans le premier opus de la série, Le Réveil de l’Ours, l’action se passe en 1941 pendant l’opération Barbarossa. Lors de cette opération, les Allemands ont attaqué l’URSS alors qu’un traité de non-agression avait été signé deux ans plus tôt. L’avancée des Allemands est mise à mal à cause d’un hiver glacial auquel ils n’étaient pas préparés. Les Soviétiques en profitent pour contre-attaquer, rééquilibrant les forces.
Les armées sont représentées par des tuiles en carton bourrées d’informations : orientation, coût de tir, puissance de feu antipersonnel et antichar, portée, niveau défensif de flanc et de front. Il existe de nombreux types d’unités : pelotons d’infanterie, chars, canons automoteurs, véhicules de transport blindés, etc.
La carte a une grande importance, l’avancée dépendant du véhicule, du type de terrain, mais aussi des obstacles potentiels comme des mines ou des barbelés.
Les combats sont limités dans le temps et correspondent aux véritables affrontements. A son tour, un joueur ne réalise qu’une action avant de passer la main à son adversaire. Il n’y a pas de gestion du ravitaillement ou du moral. Les combats se font à l’aide de dés.
Heroes of Normandie
Comme son nom l’indique, Heroes of Normandie s’intéresse au débarquement de Normandie. Il tranche avec les autres wargames sur la Seconde Guerre Mondiale. Il se veut spectaculaire et fun (l’humour est très présent) tout en restant accessible. Il est basé sur un système de scénarios.
Son plateau n’est pas fait d’hexagones, mais de rectangles et ses unités sont matérialisées par des tuiles en carton. Des informations sont notées sur ces dernières : elles représentent les valeurs de tirs, de défense, de déplacement, et certaines capacités. Les unités classiques sont complétées par des héros et des véhicules.
La mise en place est rapide, les parties durant au maximum 2h. Les affrontements sont tendus et tactiques, le jeu se voulant agressif. Il propose aussi une certaine dose de bluff.
Quartermaster
Quatermaster s’intéresse à l’ensemble du conflit et place les joueurs à la tête des principales puissances réparties en deux équipes : Axe (Allemagne, Japon, Italie) ou Alliés (Royaume-Uni, Union Soviétique, et Etats-Unis). Suivant le nombre de participants, une personne contrôle une ou plusieurs puissances. Chaque puissance dispose de ressources propres et d’une stratégie personnelle. Ainsi, l’URSS possède la plus grosse armée (7), mais presque aucune flotte (1). Pas de figurine, mais de simples pions en bois colorés représentant un char et un navire.
Le plateau montre une carte du monde avec des zones de ravitaillement et des détroits.
Toute la stratégie de Quatermaster tourne autour des cartes, les joueurs en ayant 7 en main, mais ne pouvant en jouer qu’une par tour.
Malgré un jeu basé sur la coopération, l’une des règles interdit la communication entre partenaires d’un même camp. Les joueurs étant tous présents autour du plateau, cet aspect permet d’ajouter un élément de surprise.
Quatermaster ne se base pas sur des scénarios, il ne rejoue donc pas de grandes batailles et se content de laisser les joueurs s’affronter entre eux. De même, il manque certaines puissances comme la Chine. Les autres pays impliqués sont uniquement présents sous forme d’évènements ou de cartes.
Le projet Manhattan
Le projet Manhattan désigne les travaux de recherche menés pendant la Seconde Guerre Mondiale par les Etats-Unis, le Royaume-Uni et le Canada sur l’énergie nucléaire. Il a commencé en 1939 avec une lettre d’Albert Einstein expliquant au président Roosevelt l’intérêt de la fission de l’uranium et son application possible pour fabriquer une bombe atomique.
Le jeu de société Manhattan Project reprend ce thème controversé et propose aux joueurs de fabriquer de tester des bombes nucléaires. Son principe se base sur la pose d’ouvriers : les joueurs placent leurs pions sur des cases libres afin de gagner des ressources, des ouvriers supplémentaires, de l’argent, des bâtiments, etc. Les bombes demandent de l’uranium ou du plutonium et rapportent un certain nombre de points de victoires.
Le livret de règles ressemble à un journal daté au 12 aout 1945.
Les extensions permettent de créer des bombes à hydrogène, des fusées, de jouer des nations ou des personnalités.
Les nations jouables sont l’Union Soviétique, l’Australie, l’Inde, la Corée du Nord, Israël, le Pakistan, le Brésil, l’Afrique du Sud, l’Allemagne, la Chine, les Etats-Unis, la France, la Grande Bretagne et le Japon. Chacune bénéficie d’un bonus propre. L’Union Soviétique permet ainsi d’espionner plus facilement.
Les personnalités jouables sont :
- Klaus Fuch : un physicien allemand agent des services soviétiques
- Leo Szilard : un physicien hongro-américain
- Curtis Lemay : un général des forces aériennes des Etats-Unis
- Kenneth Nichols : un officier et un ingénieur de l’Armée de terre des États-Unis qui a travaillé comme ingénieur dans le projet Manhattan
- John Lansdale : un colonel de l’armée des Etats-Unis responsable de la sécurité du projet Manhattan
- J. Robert Oppenheimer : un physicien américain directeur scientifique du projet Manhattan
- Leslie Groves : un militaire américain responsable du projet Manhattan
Un kickstarter est sorti il y’a quelques temps pour créer une version cartes de ce jeu.
Les autres thèmes
Il existe peu d’autres types de jeux qui traitent de la Seconde Guerre Mondiale.
En voila quelques uns :
Ici Londres s’inspire de l’appel du 18 juin et des messages secrets envoyés aux résistants par radio. Le jeu ressemble un peu à Dixit, le but étant d’associer deux images en une phrase assez floue pour ne pas être décryptée par l’espion Allemand.
Fireteam Zero est un jeu coopératif qui se passe pendant la Seconde Guerre Mondiale. Les joueurs sont membres d’une équipe d’opérations spéciales infiltrée dans les lignes ennemies. Leur but est de détruire des artefacts qui pourraient tout détruire sur Terre.
SCAPE est un jeu de cartes à identités secrètes qui se base sur l’évasion de prisonniers d’une prison Allemande.
Churchill est un jeu politique de coopération et de compétition dans lequel les joueurs incarnent Churchill, Roosevelt ou Staline et doivent aller à 6 conférences pour déterminer leur rôle dans la guerre.
Une réponse à “La Seconde Guerre Mondiale au travers des jeux de société”
Bonjour
je recherche les règles du jeu la guerre sur terre de A. MAILLARD INVENTEUR CONSTRUTEUR
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